Conçu sur le même principe que le Throwback Thursday d'Instagram, Bettie du blog Bettie Rose Books a pris l'initiative d'en faire un rendez-vous livresque en 2016. Le but est de parler chaque jeudi d'un livre " ancien " de notre bibliothèque en fonction d'un thème donné. Bettie a passé le flambeau, désormais le récap' des liens se fait sur le blog my-bOoks.com. Venez y participer.
Thème de cette semaine, 03 octobre : Les animaux
Aujourd'hui encore, je vais pouvoir m'offrir le plaisir de vous parler d'un classique que j'ai beaucoup aimé et souvent lu, La Ferme des Animaux de George Orwell. Je l'avais étudié en classe de 1ère, j'ai relu ce court récit pendant mes études supérieures, et encore deux fois depuis, en tant qu'enseignante, pour préparer mes cours de 3ème dessus.
Ce petit texte est une longue fable, mettant en scène des animaux qui détiennent la parole. L'histoire commence avec Sage l'Ancien, un vieux cochon, qui affirme aux autres animaux qu'il est l'heure de se révolter face aux injustices commises par le fermier, Mr Jones, à leur encontre. Il leur démontre que les hommes ont besoin des animaux pour s'enrichir mais ne leur accordent que le minimum de soins. Les animaux se rebellent bien sûr, ils chassent le fermier et mettent en place une communauté égalitaire, ainsi que des commandements.
Au début, tout se passe bien, mais à chaque problème, les cochons, qui sont les seuls animaux à savoir lire et écrire, prennent de plus en plus de pouvoir. Un pouvoir d'abord démocratique et de plus en plus autoritariste. Deux cochons se livrent une guerre interne jusqu'à la fuite de l'un d'eux, Boule de Neige, accusé de trahison par l'autre, Napoléon. Resté à la tête de la ferme, Napoléon gouverne seul, officiellement pour le bien du plus grand nombre. Mais au vu de son nom, vous imaginez ce que cela peut donner... Les transformations du régime sont passionnantes, tout comme les transformations plus sournoises des individus.
Au-delà de la réécriture évidente des dérives liées à la Révolution bolchévique (Sage l'Ancien serait Lénine, Napoléon Staline et Boule de Neige Trotski), cet apologue fait réfléchir de manière plus générale sur le pouvoir : qui le met en place ? A quelles fins ? A qui cela profite-t-il ? Mais c'est aussi une réflexion sur l'homme, celui qui constitue le peuple, celui qui laisse faire ; celui qui voit, même s'il ne comprend pas ; celui qui ne fait rien, même quand il comprend.
C'est donc un texte riche, court et très parlant, que j'aime beaucoup faire étudier à mes chères têtes blondes afin de les inviter à un début de réflexion sur la politique. Vous connaissez ? Peut-être l'avez-vous lu quand vous étiez élèves... Qu'en pensez-vous ?
Priscilla (@Priss0904, @litterapriscilla, Page Facebook)