Auteur : Wendy Baqué
Date de parution : 14 octobre 2019
Éditeur : Autoédition
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-Résumé-
Proche de la trentaine, Joanne, sociologue émérite, est de ces personnes dont on pourrait dire qu’elles ont réussi leur vie. Et pourtant… Tout s’écroule pour la jeune femme le jour où elle apprend brutalement le suicide de Lucas, son parrain. En héritage, il lui laisse l’Ultimo Respiro, la maison qu’il avait achetée et rénovée afin de finir ses jours à La Turballe, en Loire Atlantique. Elle y retourne alors, d’abord pour des raisons administratives, puis se questionne sur les circonstances du décès de son parrain.Ses vieux démons refont surface, l’interrogeant tant sur la mort que sur la vie, et mettent à mal le sens que l’endeuillée avait attribué à son existence. Elle fait la connaissance de Damien Lasareigne qui, avec ses idées artistiques et révoltées, lui fera voir la vie sous d’autres facettes. Ces événements de vie la forceront à affronter ses peurs, ses proches et à faire valoir qui elle est réellement. Alors qu’autour d’elle, tout est question de mort et de finitude, pour elle, tout commence, tout est renouveau.
C’est pour moi une grande première que de lire et chroniquer un roman de cette catégorie, un brin contemporain à dimension sociologique qui laisse entrevoir une légère romance. Mais le résumé m’a intrigué et j’avoue que l’engouement et la passion dont son auteure fait preuve a su me charmer. J’ai senti derrière ça de vraies valeurs, et une envie d’apporter quelque chose, Wendy dira si je me trompe, mais je pense que son roman n’a pas pour but forcément de changer ou bouleverser les choses, mais d’éveiller en chacun un questionnement plus profond, comme faire son introspection ou presque.
Moi en tout cas, je l’ai vu comme ça, une jeune auteure, avec l’envie de bouffer le monde, une pointe révolutionnaire.
L’histoire est celle de Joanne une jeune femme trentenaire qui enseigne la sociologie dans une université, on entrevoit immédiatement que c’est une femme pleine d’esprit, vive, et intelligente, mais dont la vie sonne creux. Elle nous paraît assez seule, et pas forcément épanouie dans les premières pages. Elle va alors recevoir un appel, lui annonçant la mort de son parrain Lucas, dont les circonstances restent mystérieuses, suite à cela elle héritera de sa demeure, cette maison familiale qu’elle aime tant, et s’en suivra des rencontres, des changements et des prises de conscience.
L’auteure joue tout au long du roman énormément avec l’humour, c’est drôle, Joanne a des reparties piquantes, elle est crue et pétillante, mais je dirais qu’au delà c’est aussi plus touchant, on décèle une détresse enfouie.
Je ne sais pas pour vous ce qu’il en sera mais je me suis beaucoup retrouvée en elle, et j’aime à penser qu’elle est un peu chacune de nous. Ses questionnements, ses doutes font d’elle un proche.
On remet tous un jour en question nos
choix, notre vie professionnelle ou personnelle, on sent que pour Joanne la mort de son parrain va être ce déclencheur, cette maison dont elle hérite « l’Ultimo Respiro », cette nouvelle vie, et ses rencontres lui feront revoir ses priorités.
Le roman a eu de part cette proximité, un aspect plus profond, légèrement existentiel je dirais.
Mais on reste dans un cadre optimiste, et pas du tout moralisateur. C’est d’ailleurs ce qui m’a plu.
On retrouve dans l’ouvrage quelques révoltes, quelques batailles, qui sont peut-être des idées intrinsèques à l’auteure, mais toujours est-il qu’elle aborde des sujets d’actualité, et le fait de manière détournée, pour éviter une forme de parti pris je pense, mais les opinions sont là.
En utilisant la rencontre entre Joanne et cet acteur, qui décide de tourner un film, différents sujets dont le droit à l’euthanasie, l’avortement… seront abordés.
J’ai noté cependant quelques petits défauts qui pour moi seraient les longueurs, beaucoup de détails sont donnés, pour mieux conceptualiser, mais c’est à double tranchant car ça alourdit parfois le texte. J’ai trouvé également que ça manquait parfois de spontanéité dans l’écriture, ce qui la rendait légèrement « scolaire », trop lisse à mes yeux.
Mais soyons honnêtes c’est un très bel ouvrage dont l’auteure n’a pas à rougir et qui séduira un large panel de lecteurs. Qui plus est l’absence de fautes ou coquilles, prouve la minutie et le soin dont elle a fait preuve, et en autoédition je trouve ça extrêmement agréable.
Ce livre est avant tout une ode à la vie, à la célébrer, jouir de chaque instants comme les derniers. Tout est vrai, rien de surfait, avec des personnages pas toujours beaux comme on en voit régulièrement, non juste l’importance d’une philosophie du quotidien.
« Vole Joanne, vole. Sois heureuse ! Détache toi des horreurs que tu as vécues. Affranchis-toi des pensées et des actes que l’ont t’a injustement imposés. Ce n’est pas de ta faute. Alors il est temps de vivre ! Maintenant ! Pas plus tard, pas demain, ni dans un an. N’attends pas ! Honore la vie et aime-la. Tu es capable de faire de grandes choses, Joanne. Tu es apte à changer le monde et à combattre les pires violences et injustices. »
Merci à toi Wendy, pour cette confiance qui j’espère sera honorée au travers de cette chronique.