Après Kill the indian in the Child et Eben et les yeux de la nuit, Élise fontenaille montre une fois encore à quel point la haine raciale peut engendrer les pires abominations. L’impossibilité d’imaginer pour les manifestants blancs qu’une noire puisse être leur égale en terme d’éducation ou de considération sociale conjuguée à l’effet de meute entraîna d’ignobles débordements. Dorothy tiendra quatre jours avant que ses parents décident de la retirer de l’établissement. Quatre jours d’enfer avec des élèves haineux, des profs qui l’ignorent, des menaces de mort et la peur au ventre en permanence.
Pas besoin d’en rajouter dans la description de l’abject, les faits se suffisent à eux-mêmes. La voix de de Dorothy est bouleversante de retenue. Elle constate et subit sans résignation mais également sans haine ni colère, avec une dignité qui force l’admiration. Portrait d’une jeune femme à l’incroyable force de caractère, ce témoignage, au-delà de ses aspects historiques et documentaires, reste malheureusement d’actualité 60 ans après et ne peut qu’inciter à la réflexion et à la discussion.
Dorothy Counts : affronter la haine raciale d’Élise Fontenaille. Oskar éditeur, 2019. 60 pages. 9,95 euros. A partir de 11 ans.