Ce rendez-vous hebdomadaire consiste à vous présenter chaque lundi mes lectures passées, en cours et à venir en répondant à trois questions :-)
ALBUMSJohn Chatterton est un chat noir détective privé. Dans son monde, les humains et animaux anthropomorphes se côtoient, sont amis, sont mariés, sans distinction. Son univers est celui des contes de nos enfances. Il n'est pas sans me rappeler John Blacksad, un autre chat noir détective privé, qui officie dans la BD.
Dans cette (première) enquête, John Chatterton part à la recherche d'une petite fille, toute de rouge vêtue, après que sa mère se soit inquiétée de sa disparition. Son ravisseur fait du chantage à sa mère pour obtenir un certain tableau représentant un loup, en l'échange de son enfant.
Bien sûr, cela n'est pas sans vous rappeler le conte du Petit Chaperon Rouge, évoqué sans l'être dans l'album. Le détournement est réussi et l'on s'amuse des différentes allusions, références et jeux de mots disséminés, comme de rechercher les oeuvres artistiques qui ont inspiré les différents loups représentés.
Un père (un chien) s'inquiète pour sa fille (de 15 ans et blonde comme les blés) car une menace pèse sur elle. Elle pourrait se piquer le doigt à un rouet même si c'est objet n'est plus en usage depuis fort longtemps. il somme donc John Chatterton de la filer. La jeune fille ne se rend pas à la piscine comme ses parents le pensent mais à un café, où elle boit (comme à son habitude) une grenadine, à côté d'un jeune homme qui prend (toujours) une menthe à l'eau. Puis elle s'en va sans jamais avoir échangé un mot... Hormis cet étrange rite hebdomadaire, aucun danger ne semble se profiler à l'horizon... Jusqu'à ce qu'elle n'entre dans un magasin d'antiquités...
Le titre nous renseigne sans peine sur le conte dont est issue cette histoire!
Lilas est le prénom d'une jeune fille belle comme tout et surtout plus belle que sa belle-mère, une panthère qui ne supporte pas l'ombre. Elle demande à John Chatterton de la retrouver et somme son gorille de le filer pour tuer la jeune fille brune comme l'ébène et de lui en ramener son coeur. Très vite, John sait où la chercher mais ne remarque pas qu'il est suivi.
Cette affaire comme sa résolution ne m'ont pas pas vraiment convaincues, contrairement aux deux autres. trop vite, trop facile.
ROMAN / ESSAIRien qu'au titre, je savais que j'aimerais cet essai. Bien que je n'aie pas encore lu cet auteur (malgré deux de ses livres dans ma PAL - hum hum), je savais aussi que son écriture me plairait.
Et de fait, le fond comme la forme m'ont plu.
Le sujet de ce document divisé en quatre parties: l'élevage et la consommation de viande comme facteurs indéniables du réchauffement climatique. Mais au lieu de nous faire la morale, Jonathan Safran Foer se détourne d'abord pour interroger et titiller notre conscience, d'abord avec des évènements historiques (la deuxième guerre mondiale et la Shoah notamment), des anecdotes civiques (laisser passer une ambulance toutes sirènes hurlantes), ou des détails personnels et familiaux (le départ de Pologne de sa grand-mère et qui se meurt au moment de la rédaction de ce livre). C'est l'objet de la première partie (plus que réussie de mon point de vue) qui se demande pourquoi ce sujet ne semble pas tant préoccuper les gens et donc les engager. Il y répond simplement: parce qu'il ne suscite pas d'émotions.
La deuxième partie est essentiellement chiffrée et constituée de points qui pose les faits: voilà où nous en sommes, avec quelques points de comparaison.
La troisième partie nous rappelle que la Terre est notre planète, notre maison, notre seule maison, même si certains cherchent un autre endroit pour vivre dans le système solaire. Mais même si nous trouvions un endroit et si nous pouvions nous y installer, n'y aurait-il pas des choses à changer dans notre comportement et consommation?
La dernière partie, plus ésotérique, m'a un peu perdue, il me faut le dire. Dans un débat qu'il se veut intime et le plus honnête possible, Jonathan converse avec son âme. Cela donne lieu à un échange (italique pour l'âme) qui revient sur le parcours de Jonathan, son végétarisme, le succès de ses livres, son engagement et la manière dont il l'assume dans le public comme dans le privé, les débats éthiques, de conscience que cela soulève en lui et les contradictions que cela engendre parfois.
Non pas que cette partie ne soit pas intéressante, bien au contraire, mais la forme m'a parue, d'une part faire trop de longueurs, mais aussi des répétitions avec ce qui avait déjà été dit dans les parties précédentes.
L'appendice, qui se veut être une conclusion, est en fait le décryptage d'une étude qui ne fait pas parler ses chiffres de la même manière selon qu'elle est interprétée d'une manière ou d'une autre.
Néanmoins, il n'empêche que cet essai est très intéressant, instructif, non moralisateur et qu'il pose un vrai problème de société qu'il convient non pas de traiter "plus tard" mais maintenant.
BDLes Croques - Tome 2 - Oiseaux de malheur. Léa MAZÉ. Editions de la Gouttière, septembre 2019
Vous l'attendiez avec impatience? Et nous donc!!!
Rappelez-vous, l'an dernier ( tome 1), les Croques ce sont ces deux (faux) jumeaux, Céline et Colin, perturbateurs, à l'imagination très fertiles, harcelés en classe car leurs parents sont croque-morts et qui découvrent un jour de punition dans le cimetière attenant à la maison, de drôles de marques en V sur certaines tombes.
Ayant réussi à en trouver la possible signification, ils se rendent la nuit dans le cimetière pour ouvrir un caveau... Et c'est là-dessus que se terminait le tome 1 alors que l'on voyait quelqu'un suivre les jumeaux.
Terrible suspense n'est-ce pas?
Eh bien je vous laisse mijoter encore un peu car c'est mercredi que je vous parlerai vraiment de ce deuxième tome, qui tient toutes ses promesses et nous laisse, à nouveau, sur les dents, pour la suite et fin à paraître... dans un an!!!
2/ Que suis-je en train de lire en ce moment?Pour le Grand Prix des Lectrices Elle 2020, je lis ce polar sombre qui nous transporte à Waldell, une ville de Floride qui a vu grandir et partir Lane Fielding. Mais suite à son divorce avec Kyle, elle y revient, 20 ans plus tard, avec ses deux filles Talley et Annalee.
La maison familiale, une grande bâtisse avec dépendances, a une histoire terrible. Son père, Neil, ancien directeur de la maison de correction pour garçons attenante et qui a fermé depuis, est l'objet de rumeurs et d'accusations horribles qui font venir sans cesse et par vagues, des journalistes venus de plus ou moins loin.
Une jeune étudiante, blonde et avenante, a disparu depuis peu et c'est au tour d'Annalee de disparaître aussi (elle aussi est blonde). Lane qui travaille dans un bar et qui ne rentre pas toujours sobre a conscience d'avoir loupé des choses, en particulier avec ses filles, mais revenir ici lui est si difficile. Car a elle aussi il lui est arrivé quelque chose il y a vingt-sept ans...
Histoires de famille, secrets enfouis, rumeurs et réputations, suspicions et révélations rendent ce roman choral qui joue sur les temporalités, fort attrayant. Mais il faut s'accrocher pour bien suivre et ne pas être perdu(e) dans les évènements et les moments où ils se sont produits (passé ou présent). L'auteur aime créer des attentes et maintenir en haleine. Je ne suis pas spécialement attachée aux personnages, mais j'ai hâte de connaître la suite et ce qu'il leur est arrivé comme va leur arriver.
3/ Que vais-je lire ensuite? Présentation de l'éditeur: Rien ne destinait Rose, parisienne qui prépare son déménagement pour le pays Basque, à rencontrer Younès qui a fui le Niger pour tenter de gagner l'Angleterre. Tout part d'une croisière un peu absurde en Méditerranée. Rose et ses deux enfants, Emma et Gabriel, profitent du voyage qu'on leur a offert. Une nuit, entre l'Italie et la Libye, le bateau d'agrément croise la route d'une embarcation de fortune qui appelle à l'aide. Une centaine de migrants qui manquent de se noyer et que le bateau de croisière recueille en attendant les garde-côtes italiens. Cette nuit-là, poussée par la curiosité et l'émotion, Rose descend sur le pont inférieur où sont installés ces exilés. Un jeune homme retient son attention, Younès. Il lui réclame un téléphone et Rose se surprend à obtempérer. Elle lui offre celui de son fils Gabriel. Les gardecôtes italiens emportent les migrants sur le continent. Gabriel, désespéré, cherche alors son téléphone partout, et verra en tentant de le géolocaliser qu'il s'éloigne du bateau. Younès l'a emporté avec lui, dans son périple au-delà des frontières. Rose et les enfants rentrent à Paris.
Le fil désormais invisible des téléphones réunit Rose, Younès, ses enfants, son mari, avec les coupures qui vont avec, et quelques fantômes qui chuchotent sur la ligne... Rose, psychologue et thérapeute, a aussi des pouvoirs mystérieux. Ce n'est qu'une fois installée dans la ville de Clèves, au pays basque, qu'elle aura le courage ou la folie d'aller chercher Younès, jusqu'à Calais où il l'attend, très affaibli. Toute la petite famille apprend alors à vivre avec lui. Younès finira par réaliser son rêve : rejoindre l'Angleterre. Mais qui parviendra à faire de sa vie chaotique une aventure voulue et accomplie ?
Carnet de route d'un gosse des tranchées nous retranscrit la correspondance (avec documents et photographies) d'un jeune engagé volontaire entre 1916 et juillet 1918.
L'objet-livre a un côté artisanal et davantage émouvant avec sa couverture grainée et ses pages aux bords crénelés.
Un livre qu'il me faut encore lire (#objectifpal)
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Pour finir, je vous mets les liens des articles publiés la semaine passée et je vous souhaite de belles lectures et découvertes pour celles à venir!
Blandine