Avec mes garçons, nous étions très impatients de découvrir ce qui allait arriver aux jumeaux Céline et Colin, que nous avions laissés à la fin du tome 1 sur un suspense intenable.
Aussi, ce tome était-il à peine paru que déjà dans nos mains, avec commentaires et interrogations, hypothèses et débats de scénarios possibles...
Céline et Colin sont deux ados à l'imagination très fertile, perturbateurs mais aussi harcelés au collège en raison du métier de leurs parents, croque-morts. Ces derniers ne leur accordent ni attention ni confiance, minés par les soucis d'ordre professionnel et dépassés par les familiaux.
C'est par un jour d'exclusion passé dans le cimetière, en compagnie du graveur Poussin, qu'ils remarquent d'étranges marques en forme de " V " sur certaines tombes.
Il n'en fallait pas plus aux jumeaux pour se lancer dans de bruyantes suppositions les menant au cœur de la nuit dans une chapelle quasi abandonnée, et suivis par quelqu'un dont on apercevait seulement la main tenant un téléphone allumé...
Nous retrouvons Céline et Colin là où nous les avions laissés, dans le cimetière, la nuit, sur le pas de la chapelle, dont un mur est recouvert de sang.
Effrayés, ils décident d'aller tout raconter à leurs parents.
Mais l'inconnu qui n'est pas loin profite de ce laps de temps pour déguiser le crime en mauvaise blague, faisant se creuser toujours davantage le fossé séparant les jumeaux de leurs parents.
Les deux ados ne sont pourtant pas au bout de leurs peine et frayeur.
Ils trouvent un mot d'intimidation, une fourgonnette blanche les frôle dangereusement alors qu'ils sont à vélo, des indices leur font suivre des pistes qui peuvent autant les orienter que les induire en erreur.
Il a fallu attendre un an pour découvrir ce deuxième tome (sur 3) au titre plus qu'évocateur, à la superbe couverture bleutée, et qui donnent le ton de cet album, plus mystérieux et plus sombre encore, qui apporte quelques réponses pour nous tenir davantage en haleine...
Le rythme est accru, les planches sans paroles nombreuses, nerveuses, sous tension, emplies d'onomatopées ou de traits manifestant la surprise, la tristesse, la peur, avec des angles de vue divers qui rendent l'atmosphère immersive, oppressante ou terrifiante.
Heureusement, Léa Mazé sait nous ménager, et ses deux jeunes héros aussi.
Eprouvés par leurs découvertes et les implications possibles, esseulés et déçus, ils connaissent aussi des moments plus légers et de rires, nous remettant en mémoire qu'ils ne sont QUE des ados, avec leur langage parfois enfantin et leurs dessins caricaturaux.
Graphiquement, c'est (toujours aussi) superbe !
Les couleurs automnales du premier tome ont laissé place à des tonalités plus froides, à l'instar de l'intrigue.
Les ombres s'étirent, le crépuscule s'abat.
Maintenant, il n'y a plus qu'à attendre le Bouquet Final (titre du troisième volume à la couverture bleu nuit), à paraître que dans un an ??!!