Jonathan Hickman continue d'installer sa mythologie au sein de celle des X-Men avec un épisode de Powers of X crucial pour mieux comprendre ce que Xavier a créé et ce qu'il compte en faire, même si nous ne sommes pas certains de ce que cette mini-série dessinée par R.B. Silva apporte en plus à sa sœur, House of X.
Pour rappel, Powers of X s'intéresse de base à quatre époques différentes qui marquent la nouvelle histoire des mutants et des mutantes de Marvel. Il y a l'époque 0, là où tout a commencé, pendant laquelle Xavier va voir des figures connues de l'univers des X-Men afin de partager avec elles ses plans ambitieux. Cette semaine, le Professeur va voir un célèbre ingénieur dans son repaire hors-norme afin de lui parler de son besoin particulier. L'occasion pour Jonathan Hickman de nous pointer les 5 points vitaux de la future nation mutante qui prend forme dans la seconde partie.
Cette époque 1 nous dévoile donc l'organisation interne de la nation mutante dans le présent. Si House of X nous montre son fonctionnement, Powers of X dévoile une face peut-être un peu plus sombre mais surtout les coulisses de cette nouvelle organisation. Dans ce numéro, Xavier fait ainsi une promesse à Emma Frost permettant de mieux comprendre jusqu'à quel point le chef des X-Men est prêt à s'investir afin d'arriver à ses fins. C'est vraiment plaisant de voir comment Hickman écrit la Reine Blanche, on sent qu'il aime le personnage en lui donnant une âme, ce qui n'est pas le cas pour tous les personnages qui apparaissent dans le diptyque.
Enfin, alors que je prenais mon pied à lire les échanges entre Emma et Xavier puis ceux entre ce dernier et un mutant récalcitrant au projet du télépathe, Hickman y met un terme et passe à la dernière époque - la troisième étant absente pour des raisons évidentes, celle qui se passe à l'année 1000 et nous montre le bibliothécaire regardant la Phalanx absorber les siens sans broncher. Il y a un but à tout cela mais je n'arrive toujours pas à faire le lien entre ce récit et les précédents. Cela semble voulu par le scénariste qui doit réserver cela à la conclusion de sa mini-série. Il n'empêche que les concepts créés sont toujours aussi fascinants.
J'avais quelques doutes sur la capacité à R.B. Silva d'égaler le talentueux Pepe Larraz, d'autant plus que les deux dessinateurs ont des styles comparables. Il s'avère que Silva a réussi à surprendre en s'émancipant de ses aînés et ses qualités sont tout autres que celles de son confrère. La mise en page est peut-être plus conventionnelle mais elle a le mérite d'être efficace avec de très bons choix de cadrage notamment dans l'échange entre Charles et Emma.