Acidentelle

Par Hopebookine

De Sarina Bowen

Paru le 3 octobre 2019

Chez Hugo New Romance

360 pages

17€

J’ai écouté mon père toute ma vie. Je l’ai toujours dans ma poche, sur mon lecteur mp3. Ma mère n’a jamais voulu m’expliquer. Leur rencontre, mais surtout pourquoi je n’ai jamais connu mon rock star de paternel. Je pensais qu’il s’agissait là de son unique secret. J’avais tort. Quand elle a disparu, il a fini par se pointer. Du jour au lendemain, j’ai eu un pass VIP pour le monde de paillettes de mon père. Je n’avais pourtant rien demandé. Trois raisons me poussent à rester : mon groupe de chant, un beau jeune-homme aux yeux bleus nommé Jake et la curiosité qui habite mon âme. Celle qui hante les enfants accidentels… Et comme mon père est le seul à connaître la vérité, je dois m’accrocher.

De Sarina Bowen, je ne connaissais qu’Amertume, premier tome du Grand Nord. Même si j’avais beaucoup aimé ma lecture, j’avais été forcée d’avouer qu’elle n’avait pas grand-chose d’innovant. Accidentelle est, cette fois-ci, dans la collection New Way, c’est donc un Young Adult.

Je ne savais pas du tout à quoi m’attendre en commençant ma lecture. J’avais lu le résumé très rapidement bien avant la sortie du roman, et m’étais promis de lui donner une chance sans chercher à en savoir plus. Pari réussi pour Sarina Bowen, j’ai passé un excellent moment de lecture.

S’il y a bien un peu de romance dans Accidentelle, le point central du roman est la relation père-fille. À 17 ans, Rachel n’a jamais rencontré son père, qui n’est autre que la rock star Freddy Ricks (de son prénom Frederick). Alors qu’elle vient de perdre sa mère, il lui offre la possibilité de venir vivre avec lui, et semble décidé à être impliqué dans sa vie, après 17 ans sans en faire partie. Si Rachel lui en veut et a beaucoup de questions, elle est obnubilée par la peur de le voir fuir à nouveau. Leur relation est très bien traitée et sans aucun doute l’aspect le plus intéressant du roman. Frederick ne sait pas comment se comporter avec cette fille adolescente, Rachel contrôle le moindre de ses mots de peur de le voir décamper. 

Accidentelle est une lecture émouvante, sans pour autant tomber dans le pathos. Le roman commence alors que Rachel vient de perdre sa mère, quelques mois avant ses 18 ans, et se retrouve livrée à elle-même. Tous les ingrédients étaient là pour nous servir un récit larmoyant à souhaits, mais Sarina Bowen a pris une toute autre direction, qui m’a beaucoup plue. Les éléments émouvants sont là parce qu’on en a besoin, ils apportent quelque chose à l’histoire, ils sont nécessaires à l’évolution des personnages, ce n’est pas juste du « fan service ».

Je n’ai pas accroché à 100% avec le personnage de Rachel, mais je pense que c’est ce qui la rend attachante. Elle est humaine et parfois, ses réactions peuvent sembler puériles. Mais en y réfléchissant et en essayant de me mettre à sa place, tout était déjà beaucoup plus compréhensible.

Quant à son père, Frederick, je suis partagée. S’il n’a pas grand-chose à se reprocher à partir du moment où il rencontre sa fille, j’aurais aimé voir la situation éclater, avoir une explication plus claire. Comme Rachel, je me suis sentie parfois frustrée de ne pas en savoir plus sur le pourquoi. Toutes ces années si loin de son père mais en pouvant presque tout savoir de lui ont dû être particulièrement  éprouvantes. On peut le ressentir dans certains passages, qui sont à mon avis les plus forts du roman.

Tout le roman est assez bien développé, et j’ai été agréablement surprise. J’ai aimé suivre Frederick et Rachel alors qu’ils apprenaient à vivre l’un avec l’autre, et j’ai trouvé le développement de leur relation assez bien amené par Sarina Bowen.

Néanmoins, un élément m’a un peu perdue au fil de ma lecture : la chronologie. Parfois, plusieurs mois passent d’un coup, d’autre fois une seule journée dure plusieurs chapitres. Si, dans certains romans, c’est naturel, ici il m’a fallu un temps d’adaptation chaque foi que ça arrivait. Certaines fois, un chapitre s’arrêtait en plein milieu d’une scène ultra dramatique, avant d’entamer un nouveau chapitre, vraisemblablement quelques jours plus tard. J’ai eu l’impression d’avoir raté un morceau. 

En bref, Accidentelle a été une belle lecture, une jolie surprise. La relation père-fille est très bien traitée et j’ai pu me raccrocher plusieurs fois aux réactions de Rachel. 

Retrouvez mes chroniques des autres romans de Sarina Bowen : 

Le grand nord, tome 1 : Amertume