Il fallait que je vous le dise

Il fallait que je vous le diseIl fallait que je vous le dise d’Aude Mermilliod, Casterman

Pour résumer:

Si elle donne le choix, l’IVG ne reste pas moins un évènement traumatique dans une vie de femme. Et d’autant plus douloureux qu’on le garde pour soi, qu’on ne sait pas dire l’ambivalence des sentiments et des représentations qui l’accompagnent. L’angoisse, la culpabilité, la solitude, la souffrance physique, l’impossibilité surtout de pouvoir partager son expérience. Avec ce livre, Aude Mermilliod rompt le silence, mêlant son témoignage de patiente à celui du médecin Martin Winckler. Leur deux parcours se rejoignent et se répondent dans un livre fort, nécessaire et apaisé.

Ce que j’en pense:

Ce roman autobiographique traite d’un sujet sensible: l’avortement. C’est avec beaucoup de sensibilité et de pudeur que l’auteure Aude Mermilliod nous livre son histoire et son expérience de l’IVG. À travers son histoire personnelle, le lecteur découvre le parcours d’une femme qui se retrouve confrontée à ce choix douloureux. Pour alimenter son récit, Aude Mermilliod a fait appel au témoignage de Martin Winckler, médecin qui dénonce les violences obstétricales.

Le scénario est construit de façon vraiment intelligente, alternant des moments de la vie de l’auteure avec des moments de la lutte de Martin Winckler pour le droit à l’IVG. Au- delà de l’histoire émouvante, j’ai découvert le combat qu’a été ce droit à l’avortement. Avec beaucoup de justesse, Aude Mermilliod nous livre son ressenti et ses émotions sans tomber pour autant dans le pathos.

Je pense que certaines scènes de ce roman graphique au sujet fort peuvent choquer. Beaucoup de vignettes dévoilent des corps nus. De manière personnelle, je trouve que ces vignettes sont les plus fortes émotionnellement car elles montrent le corps de la femme dans sa réalité. Je me suis identifiée assez vite au personnage. Bien que n’ayant pas connu cette situation, en tant que femme, je me suis vraiment sentie concernée. Comment ne pas se questionner sur ce qu’auraient pu être nos propres réactions? Ce roman graphique, bouscule et interroge. Il pousse à la réflexion mais dénonce également certaines pratiques obstétricales. J’ai donc découvert « l’envers du décor » avec beaucoup de désarroi. Le récit de Martin Winckler complète donc à merveille le témoignage de l’auteure en ajoutant une caution médicale et historique. Il met ainsi en avant les progrès qui ont été faits mais également, ceux qu’il reste à faire.

L’esthétique quant à elle s’accorde parfaitement au propos. Les dessins sont assez sobres, avec peu de détails, laissant ainsi toute sa place à l’histoire. Les ambiances de couleurs changent selon la temporalité mais aussi selon le narrateur. Les décors sont minimalistes.

Bref:

Un roman graphique plein d’émotions.

Si je devais le noter:

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Un petit aperçu:

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