A fleur de peau

A fleur de peau

Auteur : Nicola Haken

Editeur : MxM Bookmark

Date de parution : 11 septembre 2019

Lien d’achat : Amazon

– Résumé –

Dylan Roberts et Cameron O’Neil étaient des enfants sages. En grandissant, ils ont tout partagé. À quatorze ans, ils étaient plus que des meilleurs amis – ils étaient amoureux. Ils rêvaient de leur avenir, de succès, de mariage… de bonheur. Ils allaient vieillir ensemble.

Mais… « Les enfants sont stupides. »

Quand des circonstances tragiques les ont séparés, Dylan a découvert que la vie n’était pas le conte de fées dont il rêvait. Elle était sombre, difficile, saturée de douleur et de honte. La vie n’était pas faite pour qu’on l’apprécie, on survivait et même ça, c’était un challenge.

Blessé, inutile, répugnant, il ne voyait pas l’utilité de son existence pitoyable…

Jusqu’à ce qu’il tombe nez à nez avec le garçon dont il était amoureux.

Prospère, honorable et heureux, Cameron a obtenu l’avenir qu’ils avaient planifié. Il était doué, optimiste, populaire… tout ce que Dylan ne serait jamais. Que se passerait-il si Dylan le laissait revenir dans son monde ? Détruirait-il Cameron en même temps ? Son poison le repousserait-il, comme tout le monde ?

« Tout le monde part. »
« Ils partent ou ils meurent. »
Mais si… si Cameron ne le faisait pas ?

A fleur de peau

A fleur de peau est le second roman de Nicola Haken traduit en français, après Brisé, sorti en 2017. Il vient confirmer le coup de cœur que semblait être cette auteure à l’époque.

Counting Daisies en anglais, est de ces livres dont le prologue vous annonce la couleur et se plante directement en vous : accrochez-vous, ça va être intense. Une lecture parfois difficilement supportable tant elle m’a retournée, j’ai eu le cœur serré, balloté dans tous les sens. Elle est de ces histoires qui vous emportent, vous malmènent. Mais surtout, c’est un roman qui vous reconstruit, vous relève en même temps que ses personnages, et où l’amour ambiant, débordant, légitime chaque larme. La dernière partie et la fin vous laissent un immense sentiment de paix, et un espoir infini. A mes yeux, il n’y a pas plus mémorable que ces livres-là, il n’y a pas lecture plus forte, c’est un voyage inestimable.

L’auteure a un talent énorme pour décrire avec pertinence et force les pensées de ses personnages, pour retranscrire le cheminement d’une personnalité tourmentée. Leurs réflexions sont détaillées, riches, travaillées. Leur fluidité est telle que l’évolution de chacun, leurs actes, leur comportement, sont d’une clarté limpide, d’une logique sans accroc, implacable. Tout est parfaitement compréhensible.

Une écriture simple et agréable, mais d’autant plus efficace que chaque mot semble maîtrisé, et que rien n’est laissé au hasard. On sent les recherches effectuées dans un soucis de crédibilité des sentiments exposés. Leur histoire est écrite sans concessions, sans jamais chercher à nous épargner.

Tout ceci donne à cette lecture une intensité folle.

Les deux personnages principaux représentent les deux faces du thème abordé, celui de l’addiction.  On plonge dans l’enfer personnel de Dylan, mais aussi dans celui qu’il fait vivre malgré lui à Cameron. On ressent très vite une empathie monumentale pour l’un comme pour l’autre, on s’y attache.

La narration est alternée, et les premiers chapitres qui nous enferment dans l’esprit de Dylan, pour nous apprendre à le connaître, nous pousser à le comprendre, sont extrêmement sombres, difficiles à lire. On pénètre dans son monde, on en observe les mécanismes vicieux, ce qu’il coûte, ces choses évidentes que l’on perd de vue, et tout ce qu’il faut réapprendre. La haine de soi, la honte, l’isolement… et l’apathie qui conditionne la survie de Dylan.

On découvre en parallèle les liens étroits qui relient ces amis d’enfance, malgré 16 années de séparation. Mais Cameron, à qui la vie a réussi, met les pieds dans un monde inconnu, qu’il n’est pas armé pour affronter. Il fait preuve d’une capacité d’acceptation et d’une bienveillance admirables pour offrir à Dylan le tournant dont il avait besoin, pour leur offrir à tous les deux la vie qu’ils désiraient. Mais la douleur à laquelle il s’expose n’est pas forcément plus facile à observer que les ombres de Dylan.

« La vie était difficile. Prendre soin de Dylan, de quelqu’un qui est accro, essayer de comprendre ce qu’il traversait, était difficile. Déroutant. Epuisant. Le soutenir était un défi, surtout lorsqu’il en avait le plus besoin.
Mais l’aimer… l’aimer ne nécessitait aucun effort. »

Et puis Cameron et Dylan ne sont pas seuls dans leurs péripéties. Les personnages secondaires ne sont pas en reste, avec leurs caractères forts et le rôle de piliers inébranlables, de véritables murs porteurs face aux difficultés, qu’ils endossent pour Cameron, puis pour Dylan. Et puis il y a la cuisine. Une passion comme une autre, une thérapie comme une autre.

De plus, (heureusement !) l’auteure n’est pas dénuée d’humour, et j’ai accueilli avec un soulagement conséquent quelques fou rires, qui ont soulagé la tension générale. Au-delà de la douleur, il y a énormément de douceur, et d’amour, même s’il prend différentes formes, même s’il n’en porte pas toujours le nom.

Malgré un résumé relativement classique, des problématiques déjà vues, et une histoire qui ne prétend rien inventer, la plume méticuleuse et intense de Nicola Haken transforme son livre en une romance extrêmement puissante, dans l’esprit de ses personnages, et dans leurs liens. Si vous aimez les émotions fortes, les montagnes russes, (les larmes ?) alors foncez, c’est un roman particulièrement réussi. Derrière tout ça au final, il y a une merveilleuse leçon de vie, un amour immense, et un grand message d’espoir. Merci à l’auteure pour ce coup au cœur, cette lecture extraordinaire, et aux éditions MxM Bookmark pour ce Service Presse.

A fleur de peau