Glénat1000 feuillesParution : 10 avril 219Pages : 296ISBN978-2-344-02807-0
Prix ; 25 €
Présentation de l'éditeur
À quoi bon se souvenir qu’on a vécu l’enfer ?
La police arrête une jeune fille errant dans la rue, couverte de sang, un couteau à la main. En se rendant chez elle, les agents découvrent avec effroi une scène de massacre : toute sa famille a été assassinée... 6 ans plus tard, Pierre Grimaud, l’unique survivant du « massacre de la rue des Corneilles », se réveille d’un profond coma. L’adolescent de 15 ans qu’il était au moment des faits est aujourd’hui un jeune homme de 21 ans. Désorienté, encore paralysé et souffrant d’amnésie partielle, il est pris en charge par le docteur Anna Kieffer, psychologue spécialisée sur les questions de criminologie et de victimologie. Pendant leurs séances, Anna tente de l’amener à se souvenir des circonstances du drame, malgré ses pertes de mémoire. Pierre lui évoque la présence mystérieuse d’un « homme en noir » qui hante ses rêves, probable réponse inconsciente à son traumatisme. Après plusieurs rendez-vous, Anna découvre en Pierre un être sensible et très intelligent. Touchée par son histoire, elle se met même à le prendre en affection. Petit à petit, une véritable complicité s’installe entre eux. Anna n’imagine pas à quel point ce patient va changer sa vie…
Après le remarqué Ces jours qui disparaissent, Timothé Le Boucher revient avec un ouvrage témoignant une nouvelle fois de sa science narrative exemplaire. S’inscrivant dans une veine plus réaliste, Le Patient est un thriller psychologique prenant et surprenant, laissant entrevoir quelques-uns des thèmes de prédilection de l’auteur : le rapport à l’autre, la notion du « temps », de l’identité et de la mémoire.
Mon avis
Fan de "Ces jours qui disparaissent", j'ai voulu découvrir "Le patient". Je suis fan du graphisme de
Timothé le Boucher, un talent à suivre.
Une couverture magnifique qui annonce un suspens Hitchcockien, et nous fait penser aux "oiseaux".
Pierre Grimaud, âgé de 15 ans à l'époque est le seul survivant du massacre des Corneilles, c'est ainsi que l'on avait intitulé l'affaire à l'époque, en fait il s'agit du nom de la rue.
Toute la famille avait été assassinée au couteau mis à part deux survivants, Pierre grièvement blessé - dans le coma- et sa soeur Laure considérée un peu "débile", différente, simplette. On l'avait retrouvée errant un couteau à la main.
Quelques temps après le drame, Laure s'était suicidée.
Nous sommes six ans plus tard et lorsque Pierre se réveille, il est amnésique et encore paralysé. Il devra encore passer un petit temps à l'hôpital.
Anna Kieffer est psychologue spécialiste en criminologie, elle fait de la route pour suivre Pierre mais elle y tient car elle s'était occupée de l'affaire et avait suivi Laura. Anna va essayer de comprendre et essayer d'aider Pierre à retrouver la mémoire. Pierre fait des cauchemars et voit continuellement un homme tout en noir qui l'effraie.
Pierre et Anna deviendront complices au fil du temps, ce patient changera la vie d'Anna.
Un véritable thriller hitchockien, je le répète. C'est bien pensé. J'ai aimé la construction même si par moment on se perd un peu, c'est volontaire.
Un roman graphique de 300 pages dans lequel tensions, manipulations sont à l'ordre du jour. Le dessin est épuré. la maîtrise narrative est parfaite.
J'ai aimé que l'auteur nous parle également du rapport que l'on a au corps, de notre image par rapport à autrui.
L'auteur nous dépeint le parcours de jeunes adolescents victimes d'accidents de la route, du réapprentissage de la vie, de leur corps et de l'image que l'on peut avoir de soi. Il nous emmène au coeur de l'âme humaine; amnésie, manipulation, perte de la notion du temps et de son identité.
J'ai passé un excellent moment.
Ma note : 8.5/10
Les jolies phrases
Tout le monde porte un masque de normalité, il faut savoir regarder à travers d'infimes fissures de ce qu'il dissimule.
Ma psy m'a dit l'autre jour : après une fracture, un os cassé se reforme toujours plus solidement. Quoi ? C'est une métaphore. Ça veut dire qu'on sortira de ces épreuves grandis.
Vous savez je trouve que le sort qui m'est réservé est injuste. Des hommes d'état s"octroient le droit de mener des guerres qui provoquent des milliers de victimes. Les grands patrons exploitent les plus faibles au mépris des droits de l'Homme. Ils détruisent les ressources nécessaires à la survie de l'humanité. D'ailleurs une petite minorité possède la quasi totalité des richesses mondiales. Et enfin des millions d'animaux sont tués chaque jour dans l'indifférence la plus totale pour être consommés, ils sèment la mort en toute impunité. Je fais pâle figure face à eux.
Une victime est un terreau favorable à le redevenir.
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