Réalisé par Céline Sciamma
Actrices : Noémie Merlant, Adèle Haenel
Sortie en salles le 18 septembre 2019
A la fin du XVIII ème siècle, Marianne, artiste peintre, doit réaliser, en secret, le portrait de mariage d’une jeune fille.
Il y a bien longtemps que je n’ai pas écrit une petite chronique sur un film, il y a longtemps que je n’avais pas vu un film aussi poignant.
La jeune fille, Héloïse, ne se laissant pas peindre (parce qu’elle refuse le mariage), on assiste pendant une bonne partie du film à un subtil jeu de regards, à la naissance puis à la montée en puissance des sentiments.
Chaque plan est un tableau. Les couleurs sont superbes, l’éclairage à la bougie, les feux de cheminée, apportent une note chaleureuse. Je me suis régalée, j’ai savouré chaque image.
Les actrices sont exceptionnelles de vérité, de sensualité, leur jeu est filmé à la perfection, avec élégance. C’est un film lumineux.
Dans ce film, on s’éblouit, on sourit, on rit, on s’émeut. C’est un feu d’émotions.
Et puis le message féministe ne pouvait que me réjouir, ces femmes peintres qui ne pouvaient pas peindre des corps masculins, alors que le contraire n’a jamais posé de problème (grrr!). Deux femmes ne pouvaient, bien sûr, pas s’aimer publiquement. Le mariage était de rigueur, choisi par les parents. Cette femme peintre incarne la liberté, l’émancipation des femmes, elle ose, elle vit, elle est.
Et des dialogues qui disent l’essentiel, pas bavards du tout, juste essentiels :
« La liberté, c’est être seule ? »
La dernière scène fait réagir l’épiderme et battre le cœur.
D’aucuns ont trouvé ce film froid, moi je l’ai trouvé extrêmement chaleureux, resplendissant, humain. Ces femmes m’ont tellement émue que j’ai eu énormément de mal à les quitter.
C’est un film à posséder pour le revoir à l’infini.