Bertrand Jullien-Nogarède – La Première fois que j’ai été deux *

Par Laure F. @LFolavril

Flammarion Jeunesse – août 2018 – 352 pages

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Karen aurait pu être une héroïne de Marie Pavlenko. Le regard qu’elle porte sur son monde et sa famille ne manque pas d’humour, ni de justesse. Mais au fond c’est une adolescente qui n’a pas confiance en elle et souhaiterait souvent être une autre. Élevée seule par une mère instable, qui teste tous les anxiolytiques disponibles sur le marché et dévore les bouquins. Elles vivent dans une maison-bibliothèque où les murs sont tapissés de bouquins (le rêve !).

Karen n’a rien à voir avec Mélanie, sa copine si pêchue et grande gueule, avec qui elle partage tout. Mélanie est aussi délurée que Karen est sur la réserve. Mélanie enchaîne les conquêtes alors que Karen se fiche des mecs comme de l’an 40. Jusqu’au jour où Tom, un british, débarque au lycée, portant le deuil de son père. Toujours en blazer et cravate, il se balade en scooter des années 60. Très vite, il éveille une certaine curiosité chez Karen, voire un certain désir…

Karen est un personnage touchant, élevée au milieu des livres, ils sont son refuge face aux maux de l’existence. Mais très vite, le personnage de Mélanie la croqueuse de garçons, m’agace ; je trouve ce personnage excessif pour son âge et peu crédible. Quant à Tom, il est bien trop parfait, trop lisse.

La Première fois que j’ai été deux est un roman léger et lumineux – malgré les questionnements existentiels de Karen sur l’avenir de l’amour, le deuil, la dépression – où la musique tient une place importante, à travers de nombreuses références au rock. On se retrouve à écouter les Who pour accompagner notre lecture…

Parsemé d’intéressantes réflexions sur l’amour et la société, le roman de Bertrand Jullien-Nogarède m’a cependant laissée à côté de la plaque – les clichés, les bisous et les scènes où l’on se regarde dans le blanc des yeux en pensant déjà à la fin ont eu raison de moi. Je n’aime décidément pas les romances.