Ici n’est plus ici

Ici n’est plus ici

de Tommy Orange, traduit par Stéphane Roques

Alors que le Grand Pow-wow d’Oakland approche, le destin de douze Indiens et Indiennes convergent.

Voici un premier roman percutant sur l’identité des Amérindiens aux États-Unis. Peuple massacré jadis, placé dans des réserves ensuite, encore ignoré par les gouvernements aujourd’hui : ce roman est un cri de rage contre l’aveuglement et le tabou pesant sur ces personnes et cette culture.

A travers quelques personnages et grâce à son style incisif, Tommy Orange explique les conséquences que les exactions passées ont eut et ont encore sur les indiens. Son message, délivré d’une manière à la fois si simple et si tranchante, est clair : son peuple continue d’être massacré ; non plus par des couvertures contaminées mais par le chômage, l’alcoolisme, l’isolement, le dénie et la stigmatisation.

Cette lecture m’a rappelé celle de No Home de Yaa Gyasi : on comprend parfaitement l’impact que les génocides et les maltraitance faites à un peuple ont sur des générations entières.

J’ai beaucoup aimé aussi le travail et les réflexions faites sur la ville et la relation d’anonymat, de regroupement et d’isolement que les indiens ont créé avec elle depuis des décennies. Le point de vue et les revendications de Tommy Orange, sa manière de manier les mots aussi, m’ont touché. C’est un auteur d’une grande qualité qui œuvrera beaucoup pour les indiens et la littérature, je pense.

Une lecture forte et captivante qui reste longtemps en nous, nous interroge et nous fait entendre les voix de personnes trop longtemps ignorées.

Marion

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