Les Chroniques de Weyän, tome 1

Par Wolkaiw

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Titre : Les Chroniques de Weyän, tome 1 : L'aigle de Fer     Auteur : Ellen Raven Martin     Sorti le 23 mai 2019     Lu en septembre     Auto-édition    Genre : fantasy | aventure
4eme de couverture
Weyän, notre terre, a été noyée dans le sang ; submergée par des cendres, débris de nos espoirs anéantis. Que pleurent tous ces spectres à la face fanée, échappés au fil de Vatrish, fendeuse de morts ! Car le roi de Fer reviendra, et il se vengera ! »Paroles d’un auspice funeste.
Il y a mil ans, Weyän s’inclinait face à Herlingar, le roi de Fer. Il guerroyait, détruisait ses ennemis et dirigeait son royaume avec cruauté. Arendal mena la révolte et, aidé de ses Servants, il mit fin au règne d’Herlingar. Le roi de Fer fut ainsi exécuté et son essence, scellée. À la fin de cet âge de Héros, un Ordre mystérieux fut créé et se jura de garder cette dernière.
Un jour, ces Héros découvrirent combien leur acte avait mis Weyän en danger, combien ils s’étaient montrés idiots.
Herlingar fut et est encore haï. Craint. Ce roi de Fer était-il vraiment un fou, ou s’agit-il là de contes pour âmes crédules ?
Et si les Héros avaient menti ?
« Rien ne saurait vaincre le Fer ! La fin est inéluctable ! »
J’ai eu la chance de rencontrer Ellen Raven Martin lors du Summer Geek Festival de Mons, je ne m’y attendais pas et ce fut une très belle surprise ! Je remercie d’ailleurs Ellen pour sa gentillesse et sa patience, j’ai hâte de pouvoir à nouveau discuter avec elle. 

     Les pavés, ça me connaît, c’est sans doute mon rayon. Celui-ci ne m’a pas effrayé, bien au contraire, j’ai été charmée par cette sublime couverture, envoûtée par le charme presque irrésistible qui émane d’elle… Il faut avouer qu’elle est sacrément réussie quand même ! Ce premier tome des Chroniques de Weyän nous invite à parcourir un monde sombre, un univers cruel et impitoyable dans lequel le jeu des alliances règne. De la fantasy à la Game of Thrones avec une touche non négligeable de magie et de mystère… Terriblement ensorcelant et merveilleusement violent, vous pourriez bien y perdre quelques heures. 
      Équipez-vous correctement : un bon plaid, une boisson chaude et des petits biscuits ; ce livre vous accompagnera durant plusieurs soirées, à n’en pas douter. L’aventure sera rude et éprouvante, une lecture pénétrante qui ne vous fera pas ressortir indemne. J’admets avoir eu quelques difficultés à entrer dans l’histoire, sans vraiment comprendre l’origine de ce mal. Est-ce dû au livre ou à mon état de fatigue avancé ainsi qu’à la période qui se veut chargée ? Je ne saurais le dire. Toujours est-il qu’une fois les deux cents premières pages passées, j’ai dévoré ce livre. Je me suis progressivement laissé bercer par la plume d’Ellen, très soutenue mais aussi très chargée, sans doute parfois un peu plus trop détaillée. C’est une autre plume, un autre style que ce que j’avais découvert avec Project Viper, Ellen Raven nous offre ici quelque chose de plus aérien, plus fantaisiste aussi, en adéquation avec l’histoire. Les mots se veulent aussi savoureux que tranchants, à l’image du monde qu’ils dépeignent. 
     Un enfant est miraculeusement sauvé, arraché des griffes d’une mort prématurée… Il semble être l’héritier d’une puissance lignée, d’une famille que l’on désire plus que tout décimer, réduire au silence. C’est ainsi que le récit s’ouvre, c’est ainsi que nous sommes livrés en pâture à ce monde cru et violent. Cet enfant, nous allons le suivre, apprendre à le connaître, à l’apprécier aussi. Ce jeune, il porte un nom : Damhàn. Retenez-le bien, c’est tout ce que je peux vous dire… Élevé au sein d’une riche et importante famille, d’une famille qui détient un pouvoir immense, il va côtoyer le luxe, assouvir une incroyable soif d’apprendre et développer des capacités incroyables. Une vraie vie de prince, une existence qu’un rien peut chambouler. 
Image parfreestocks-photos de Pixabay
      Une carte, consultable au début du livre (et très bien réalisée d’ailleurs) permet aux lecteurs de se situer en temps réel, de suivre le voyage des personnages et de parcourir avec eux d’innombrables contrées. Les Chroniques de Weyän c’est aussi un véritable objet-livre avec de petites illustrations au début de chaque chapitre. Le monde est divisé par le Nord d’un côté et le Sud de l’autre, par de farouches rivalités et de sournois jeux d’alliances. Tout est minutieusement calculé, la moindre parole est mesurée, rien n’est laissé au hasard. De la stratégie et de la patience ; une immense partie à ciel ouvert dans laquelle chacun avance ses pions, reculent, empruntent des chemins détournés sans jamais lâcher des yeux l’objectif final. Intentions cachées ou apparentes, illusions et tromperies, trahisons et sentiments bafoués, tous les coups sont permis, pourvus que l’on atteigne le but tant désiré. 
       Une flopée de personnages ont partagé ma route, des noms mélodieux, d’autres roques, certains langoureux ou encore stridents. Beaucoup de noms et de prénoms. Vraiment beaucoup. Pratique monnaie courante en fantaisie, les trop grandes similarités de certaines sonorités m’ont toutefois gêné (Damhan, Adastan, Adalind, Daeron, Aldorias...). J’ai d’ailleurs tenté de prendre des notes afin de retenir tous les noms et de les associer aux bons personnages mais j’ai vite abandonné. Cette trop grande ressemblance m’a plus d’une fois perdu, je ne savais plus qui était qui ni le rôle que chacun jouait. Je sortais de la lecture sans savoir quand je parviendrais à y replonger pleinement. Ce petit désagrément passé, j’ai pris plaisir à suivre l’évolution en parallèle de Damhan et de sa sœur Adalind. Centres de graviter du récit, on observe leur importance croître et décroître au fil des rencontres et des révélations. Leurs histoires m’ont particulièrement captivée, là où celles des autres n’a pas autant retenu mon attention. 
      Les chapitres passent et la magie se dessine progressivement entre les pages, elle s’immisce dans la lecture comme un hôte tant désiré. Elle est appelée « mana » et n’est pratiquée que par un groupe d’individus dotés de pouvoirs et de capacités exceptionnels. Le mana peut revêtir différentes formes et investir de multiples personnes, son origine demeure obscure, laissant planer un opaque voile de mystère. Parmi les plus grandes figures, les magisters, j’ai adoré Venyxia, cette superbe femme que l’on observe sur la couverture… Elle n’apparaît pas de suite dans l’histoire et son rôle n’est pas totalement clair, j’espère obtenir des réponses très bientôt. Je suis impatiente de découvrir l’étendue de sa puissance. 
Image parLoggaWiggler de Pixabay
      Magie, violence, complot et mariage contribuent à rendre cette histoire extrêmement riche et dense, un récit dans lequel de nombreux rouages s’imbriquent comme autant de pièges mortels pour les personnages. Ce monde de cruauté, de sexe et de guerre, qui rappelle sans doute Game of Thrones, ne laisse que peu de place pour la tendresse, tout a un prix, tout se paie dans ces villages lointains, dans ces contrées obscures. L’esclavage vient aussi réclamer son dû, ombre qui plane, plus que jamais l’écart des positions sociales se fait ressortir, engendrant haine et jalousie, un bien beau panorama des fléaux de ce monde. La perfidie des uns n’a d’égale que la cruauté des autres. 
      Une ombre massive s’étend sur le récit, une créature semble vouloir se réveiller, une entité que le monde pensait à jamais endorme… Une puissance insoupçonnable et insoupçonnée. Les intérêts de chacun divergent quant à son réveil mais une chose est sûre : on en parle en coup de vent, on chuchote, on s’effraie, on espère autant qu’on redoute le moment de sa venue, celui de sa résurrection. N’ayez pas peur de rencontrer des dragons et des gardiens, d’enfoncer des portes derrière lesquelles seul le vide vous attend. Vous ne trouverez pas de réponses à toutes vos questions c’est une certitude, vous percevrez seulement des bribes qu’il faut saisir au vol, assembler et retourner dans tous les sens… 
       Si je peux vous donner un conseil, un seul, ce serait sans doute le même que pour Game of Thrones (oui oui, je sais que j’y fais souvent référence dans cette chronique) : ne vous attachez à personne ! Ne faites pas confiance et ne vous laissez pas attendrir… Certaines têtes vont tomber et vous pourriez bien y laisser des plumes. Faites attention, c’est à votre cœur de lecteur que je m’adresse. Tout le monde convoite un trône, celui qui permet de régner sur les terres de Weyän. Qui en est vraiment l’héritier ? À qui revient-il ? Qui le mérite le plus ? Habile jeu de succession, de ruse et de destitution, de massacre et de folie... 
     En définitive, Les Chroniques de Weyän offre un superbe récit de fantasy, une immersion dans un monde dangereux qui invite au voyage. J’ai davantage été conquise par l’ambiance et les décors que par la pourtant très belle plume de l’auteure. Aux détails et longues descriptions j’ai préféré la magie et les mystères. Comme il est coutume en fantasy, les personnages sont nombreux et beaucoup vont subir les foudres du destin. Attendez-vous à pénétrer dans un univers où la violence, le sexe et la cruauté règnent en maîtres. Tendresse et amour peinent à se frayer un chemin à travers la corruption, la magie et la guerre… J’ai hâte d’en apprendre un peu plus, de retrouver Venyxia, Adalind et Damhan pour de nouvelles aventures…
3 raisons de lire Les Chroniques de Weyän, tome 1 :
- Un très large éventail de personnages
- Un univers cruel et impitoyable
- Une plume très riche