Je dois avouer que sans le Prix littéraire de l'imaginaire 2019 organisé par Booktubers App, je n'aurais sûrement pas lu ce roman, qui récoltait pourtant de très bons avis.
On entre dans la vie de Julian, vivant au Japon, qui a perdu celle qu'il considère comme l'amour de sa vie. Mais au fil des pages, il va vite découvrir le passé de toute cette famille, qui n'était pas celui auquel il pensait.
Je ne m'attendais pas à ce genre d'intrigue en ouvrant ce roman, et pourtant, je pense que c'est ce qui a participé au fait que j'ai vraiment apprécié cette lecture. En effet, on a un côté thriller psychologique que l'autrice a su gérer du début à la fin, l'intrigue m'a transportée, et je dois avouer que je ne me suis pas attendue aux retournements de situation et aux révélations qui ponctuaient le roman, ce qui m'a fait d'autant plus fait aimer ma lecture.
On oscille entre présent et passé durant le roman, avec le présent des personnages que nous suivons, le passé des souvenirs de Julian, ainsi que le passé des ancêtres d'un des personnages. On suit facilement ces différents temps, chacun s'entremêlant pour nous faire comprendre l'histoire.
Pour écrire celle-ci, l'autrice a usé d'une plume très particulière mais que j'ai beaucoup aimé. Elle utilise des phrases très poétiques, avec des combinaisons de mots étonnantes mais qui fonctionnent parfaitement, que j'ai trouvé très belles et inspirantes dans la manière de faire. Il y a un notamment un passage que j'ai particulièrement aimé pour son écriture, décrivant une scène à la mer (aucun spoil à suivre) : " Il y avait des rires. Les rires des enfants, les rires des oiseaux, les blagues des poissons qui faisaient sourire la mer et les bateaux des pêcheurs qui s'esclaffaient en tanguant. ".
Pour ce qui est des personnages, j'ai apprécié les suivre, bien que je ne me sois pas totalement attachée à eux. J'ai aimé suivre leurs aventures, mais je n'ai pas été transportée par le personnage de Julian, trop naïf notamment, bien que c'est ce sur quoi repose le roman. Il en fut de même pour Souichiro, avec son indifférence vis-à-vis de pleins de choses, bien qu'il y ait une raison à cet aspect de son caractère. J'ai ainsi préféré à ceux-ci Akiko et le personnage de Haru durant l'histoire.
Tout au long du roman, on retrouve l'ambiance japonaise, nous permettant de mieux nous imprégner du contexte et de la culture nippone. Ainsi, l'autrice nous donne des indications sur des suffixes des prénoms japonais, nous fait découvrir des plats nippons mais aussi des objets faisant partie intégrantes de cette culture. J'ai apprécié me retrouver ainsi plongée avec ces éléments de cette culture différente de la nôtre, de pouvoir la ressentir le long de ma lecture grâce aux éléments distillés par l'autrice qui montre ses connaissances sur le sujet.
Concernant la fin, elle permet de conclure l'intrigue que nous avions entamée au début du roman, apportant son lot de réponses sur ce qu'il s'est passé, sur le pourquoi du comment. Tout se mettait à avoir son sens, et cela m'a donné l'envie, tout comme lors des différents rebondissements, de relire le roman afin de pouvoir le découvrir sous le jour de la connaissance de la situation , décelant les indices laissés par l'autrice que je n'avais pas détectés lors de ma première lecture.
Pour conclure, j'ai vraiment apprécié cette lecture qui change de celles que j'ai pu faire. Je n'étais pas tentée par ce roman, et il s'est révélé être une très bonne surprise, que ce soit pour l'intrigue et ses rebondissements, mais aussi pour la plume particulière de Céline Chevet que j'ai beaucoup aimée. Une chouette lecture qui aura su me transporter durant quelques heures sans aucun regret et me donne l'envie de me pencher d'autant plus sur les parutions des éditions du Chat Noir.