Si Bermejo est au sommet, on devine Azzarello chez lui la bouteille de scotch à la main, presque vide, en train de maugréer sur son destin d'auteur maudit. Déjà que les deux premiers numéros (sur trois) sont décousus et incompréhensibles, voilà que le dernier volet a été retardé car DC Comics ne savait plus très bien comment gérer cette parution sur le Black Label, qui entre scènes discutables (Batman le sexe à l'air, Harley Quinn qui viole presque Batman sur un toit...) et structure ultra bordélique de la narration, semblait partir en live de page en page, au point que le premier lecteur a fournir une explication plausible sur ce qu'il a eu sous les yeux aurait mérité de remporter l'intégrale des aventures de Batman depuis 80 ans, et un voyage à Gotham. L'ami Brian veut faire dans le spectaculaire, le philosophique, il veut jouer à l'original maudit (Damned!), mais ses personnages sont juste ridicules (Etrigan en rapeur de quartier déshérité, Swamp Thing qui déboule sans qu'on sache pourquoi. Ah si, car Batman est sous terre, dans un cercueil. Ne me demandez-pas comment ça se fait par contre...) et ses intentions un mystère pour tout le monde. On croit deviner un semblant de chute (au sens propre comme au figuré) dans les deux trois dernières planches, qui pourrait rendre un strict minimum de cohérence à ce Batman Damned, mais il est clair que le point de non retour est franchi. Impossible de jeter l'album à la poubelle, car les comics c'est cher, et Bermejo y a mis son âme, ça se voit. Mais il faudrait me payer énormément pour que je m'y remette encore une fois depuis le début.
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