Roman qui m'avait attiré lors de sa parution et que j'avais acheté en Ebooks. Il attendait sagement dans ma liseuse. Peut-être l'avez-vous lu, je vous donne mon ressenti.
On reconnaît le bonheur au bruit qu'il fait en s'en allant - Marie GRIESSINGER
⇰ Résumé (perso) :
Jean-Michel, le papa de la narratrice, est gravement malade. On assiste impuissant, comme sa fille et sa femme à son déclin irréversible.
Son épouse, à travers sa force et son amour, espère lui redonner le pouvoir de vivre comme avant, lorsqu'elle l'a connu et qu'il était un océanographe reconnu. Il a même donné son nom à un poisson identifié par lui : Le Discordipinna Griessingeri.
Marie-France, sa fille et narratrice, pour supporter cette décadence, se remémore les jours heureux passés auprès de son père pendant son enfance.
Le titre est une citation détournée de Jacques Prévert (1900 - 1977) : "On reconnaît le bonheur au bruit qu'il fait quand il s'en va."
⇰ Mon impression :
Déroutant mais chargé d'amour, ce livre m'a surpris.
Pour supporter la déchéance de Jean-Michel, sa fille remonte les 36 ans qu'elle a passés à ses côtés. La maladie s'est déclarée en 2010. Sa vie défile devant nous.
Ce jour où mon père est devenu invalide, je l'ai mis sur un piédestal. Mais ce sont toutes ses imperfections qui me manquent.
Son métier, océanographe, lui a permis de voyager avec sa famille. Nous survolons Alger, Jean-Michel est pied-noir (en 1954, il avait 12 ans et son frère 14 ans), Cayenne, Tahiti, le Maroc, l'île Maurice, la Polynésie,
La maman de Marie-France, Marie-José est institutrice. Elle avait déjà deux petites filles lorsqu'elle rencontre, en 1969, Jean-Michel. C'est à l'âge de 33 ans qu'elle a dit oui avec un visage rayonnant.
Mes parents se sont connus par hasard, sur un caillou au milieu de nulle part, comme deux comètes qui finissent par se croiser.
Le moment présent se passe à Uzès. Marie-José a 73 ans, elle est dévouée et toujours aussi amoureuse. Elle s'épuise.
Marie-France éprouve le regret de ne pas avoir compris son père rude, froid, silencieux, qui n'a pas dit souvent je t'aime.
J'ai appris qu'il ne faut pas attendre. Les regrets de demain sont déjà dans la terre en petites graines fécondes. C'est de nos doigts qu'ils ont glissé.
La maladie n'est jamais nommée, on nous l'explique tout à la fin.
Un beau livre, un hymne à l'amour de la part d'une épouse et d'une fille.
La construction du roman ne m'a pas permis de ressentir de la compassion pour les trois personnages. Le découpage du livre en différents lieux de souvenirs n'est pas facile à lire. Aucune chronologie, ce qui est logique puisque les souvenances reviennent d'une façon aléatoire. Le lecteur s'y perd. En un mot, c'est très (trop) décousu. Cela fait plus penser à un journal intime partagé avec des lecteurs.
Ce roman est comme "l'énumération" des moments heureux et l'avancement de la maladie. L'émotion de Marie-France et Marie-José ne transpire pas à travers les mots.
L'écriture est poétique. Le style est travaillé mais enlève le naturel des situations.
Le récit de Marie-France marquera les personnes qui vivent ces moments difficiles. Un bel hommage d'une fille à ses parents.
En résumé (avis très personnel) , à vous maintenant :
+ Écriture poétique, avec un vocabulaire facile à comprendre.
+ Roman vrai, écrit avec amour.
+ Découverte de cette maladie qui ressemble beaucoup à Alzheimer
- Je n'ai pas ressenti d'émotions alors que le sujet aurait pu m'en donner.
- J'ai mis du temps à lire ce livre. En forme de roman, cette autobiographie m'aurait certainement plus captivée.
Défi 1 livre /1 mois = Octobre (On reconnaît le bonheur au bruit qu'il fait en s'en allant)
Défi Babelio = 25 Le Malade à demeure : thème de la maladie ou de la fin de vie
💜 4+/10 Vous avez aimé, je n'ai pas eu d'empathie pour les personnages
Titre : On reconnaît le bonheur au bruit qu'il fait en s'en allant (25 février 2015) [lecture numérique pour moi]
Auteur : Marie GRIESSINGER
ISBN numérique :9782226342713
Nombre de page numérique : 128
Nombre de pages (papier) : 288 (poche)
Prix : broché 16 €/poche 6 € 90 /numérique 8 € 49
Ce livre vous tente, vous pouvez le trouver ICI (non sponsorisé)
Lisez l'interview de l'auteure ICI, vous en apprendrez beaucoup
⇰ Mots pour ce livre :
Poétique, autobiographique, amour, témoignage, déchéance, tristesse, deuil, maladie, souvenir, émouvant, puissant, père, fille, mari,
⇰ Phrases du livre (lecture numérique [ E mplacement]) :
Un "je t'aime" qui vient du cœur, directement, sans déformation, sans arrière-pensée, sans fard. P. 10 Alger 1952
Un océanographe sans océan, voilà ce qu'il est devenu, mon père. P. 18 Alger 1952
Il a parlé comme il parlait autrefois. Et c'est comme si sept petites bougies s'étaient allumées dans notre obscurité. Des bougies de la Toussaint, sur le cimetière de notre vie passée. P. 49 Alger 1952
Admirée, ma mère l'est à chaque instant, dans le regard de mon père. Il aime tout ce qu'elle est. Sans limite. Et il la place là, comme une étoile, au-dessus de notre vie. P.35 Alger 1952
Je me dis que peut-être l'insouciance, c'est quelque chose qu'on a jusqu'à un certain âge, et que lorsqu'on la perd, on ne la retrouve plus jamais. P. 56 Alger 1952
L'ombre de mon père est malade elle aussi. Une peau de chagrin, un peu plus petite à chaque pas. P. 60 Alger 1952
Deux oiseaux morts, ses mains. Deux oiseaux abattus en plein vol. P. 76 Alger 1952
Les pères savent que les paysages sont encore plus beaux quand on les regarde avec ceux qu'on aime. P. 98 Alger 1952
Combien d'étoiles filantes emportent vers le ciel les vœux des gens désespérés ? Est-ce qu'ils s'imaginent qu'elles iront assez haut pour se faire entendre de Dieu ? P. 112 Alger 1952
Pour en savoir un peu plus :
⇰ La couverture :
⇰ Autres chroniques sur ce livre :
Comme la vie des livres n'a pas de limite, je vous rappelle les chroniques faites il y a ... un certain temps. Vous avez lu ce (ou ces) livres ? Qu'en avez-vous pensé ?