Pour résumer:
Raconter René Goscinny en bande dessinée. Et lui donner la parole, au fond, pour la première fois. Tel est le projet de cet album exceptionnel. Un événement artistique. Et un livre de tendre amitié. Catel, célèbre dessinatrice, travaille depuis quatre ans, avec l’appui et l’amitié d’Anne Goscinny, à ce « Roman des Goscinny » – un roman graphique où tout est vrai. 320 pages magnifiques, en trichromie, où Catel nous raconte la vie de René Goscinny. Sa naissance, dans le Paris des années 20, au cœur d’une famille juive, exilée de Pologne et d’Ukraine. Son père, chimiste, fils de rabbin. Sa mère, née en Ukraine, ayant fuit les progroms. Son grand-père, imprimeur de journaux yiddish. Son grand-frère moqueur, Claude. L’enfance en Argentine, bientôt. Et les passions de René : le dessin, le rire, puis l’écriture.Ce que j’en pense:
Avec Le roman des Goscinny, Catel nous livre un document sur la vie du plus célèbre des Goscinny, René. Il faut dire que Catel est plutôt douée en ce qui concerne les biographies. Elle avait déjà su me séduire avec Olympe de Gouges, Joséphine Baker ou Kiki de Montparnasse. C’est donc avec une certaine excitation que je me suis plongée dans cette lecture.
Dès la préface, j’ai compris que Anne Goscinny, la fille de René allait jouer un rôle important dans l’écriture de ce document. Tout commence dans un café où Anne et Catel se rencontrent. Le récit s’ouvre sur des souvenirs, des photos et des impressions pour ensuite s’organiser de façon plus chronologique.
J’ai donc découvert l’enfance de René Goscinny, ce jeune garçon d’origine polonaise qui a grandit en Argentine. Je l’ai ensuite vu grandir et affirmer son envie de faire rire les gens. J’ai admiré sa détermination à vouloir accomplir son but. J’ai été touchée par ses amitiés multiples et fidèles, par sa bonne humeur permanente et son humour.
Catel nous livre un roman graphique à deux voix. D’un côté nous avons René Goscinny que l’auteure fait parler. Elle s’est d’ailleurs appuyée sur de nombreux interviews afin d’être le plus fidèle possible à l’esprit de René Goscinny. De l’autre, nous avons Anne, qui raconte son père, sa famille, son passé de façon très émouvante.
Ce roman graphique est aussi une véritable histoire d’amitié. Au fil des pages, l’auteure met en avant les liens qui se tissent entre elle et Anne Goscinny pour aboutir à une collaboration.
Comment parler de ce document sans parler de l’esthétique de celui-ci ? Le trait de Catel a toujours su me séduire. Les traits sont fins et harmonieux. L’utilisation du noir et blanc est maîtrisée. J’ai particulièrement apprécié le traitement de la couleur. La voix de Goscinny se livre dans des tons bleutés alors que celle de sa fille Anne se présente dans des tons orangés. Ce traitement des différentes voix est d’ailleurs mis en avant dès la couverture avec ces deux êtres qui se regardent avec tendresse. Le roman graphique met en avant également des documents originaux. Les premières caricatures de René Goscinny nous sont alors révélées. Les premières BD reprennent vie. C’est une vraie mine d’or.
Enfin, je voudrais souligner l’émotion qui se dégage de ce roman graphique. Anne Goscinny parle de son père avec beaucoup d’admiration mais on sent poindre très souvent ce sentiment de regret, de manque. Je terminerai en citant la fin de la préface écrite par Anne Goscinny et qui à elle seule résume parfaitement ce livre : « Sous le pinceau élégant et juste de Catel, je l’ai vu bailler, jouer, sourire, dessiner, écrire, espérer. C’est bien sa voix, là. Et c’est son rire aussi.
Qui a jamais eu la chance de voir ainsi naître son propre père ? »
Bref:
Un vrai coup de cœur.
Si je devais le noter:
Un petit aperçu:
Cette semaine chez Noukette.