L'automne est au pas de ma porte. Les arbres sont décoiffés, le chauffage est allumé et la grosse couverture moelleuse sur le sofa m’attend. Vive cette période propice pour moi à l'encabanement. Un octobre livresque comme je les aime, avec des retrouvailles (émouvante avec Richard Wagamese et emballante avec Jean-Paul Dubois), de vibrantes découvertes (Ali Smith et Arnaud Cathrine) et un roman graphique bouleversant.
Vraiment écoeuré de courir après le temps, je pensais trouver mon bonheur et quelques conseils dans l’essai de Léa Stréliski, La vie n’est pas une course. Les évidences qu’elle met sur papier ne m’ont strictement rien apporté. Le manque de liant entre les courts chapitres m’ont laissé sur ma faim. Ça sent la commande à plein nez, ce bouquin.
J’ai abandonné deux romans dont j’attendais évidemment beaucoup trop. D’abord Les altruistes d’Andrew Ridker. Le marketing fallacieux… Il paraîtrait que ce roman «combine le génie d’un Franzen pour les portraits de famille et l’esprit satirique des premiers livres de Philip Roth». La barre était trop haute. On se calme le ponpon! Conversations entre amis de Sally Rooney m’a agacée. C’est après avoir lu l’exquis billet de Léo que j’ai décidé de laisser tomber. Pour l’originalité, on repassera… On parle de ce roman comme celui de la génération Y. Faisant partie de la génération X, j’ai vu neigé et j’en ai lu d’autres. Aussi, je cherchais une sous-couche, une profondeur sous la surface. Je n’y ai trouvé qu’un vide abyssal. UN ROMAN GRAPHIQUE D'EXCEPTION
Je lis peu de romans graphiques ces temps-ci, trop accaparé par les romans. Reste que ceux que j’ai lu dernièrement sont excellents. Je pense à Sabrina et Beverly de Nick Drnaso, ou encore Noire d’Émilie Plateau. Et là, arrive La grosse laide de Marie-Noëlle Hébert. Une force exceptionnelle dans le dessin (au crayon plomb, svp) et une histoire habilement déployée. Gros coup de coeur!