A la croisée des destins

Par Sophie Dessongesetdesmots

Auteur : Laurence Barjy

Editeur : Mix editions

Date de parution : 12 Décembre 2019

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-Résumé-

La souffrance des uns ne peut exister en dehors du regard des autres.

Des portes closes, des greniers cadenassés, des coups que l’on étouffe, des cris que l’on muselle, des existences que l’on nie. C’est le destin de ces milliers d’êtres qui souffrent de la violence des hommes sans que personne ne leur tende la main. Parce que les autres ne savent pas, ne voient pas. Ou ne veulent ni voir ni savoir.

Ce destin, c’est celui de Raiden – Rage – qui tente de noyer sa souffrance dans celle des combats clandestins. Pour oublier la violence d’un père, la lâcheté d’une mère et les yeux d’un petit frère.

C’est aussi celui de Kian, l’enfant du grenier. Kian qui n’a ni âge, ni nom, ni passé. Il n’est personne. Il n’est rien, si ce n’est trente années d’horreurs à jamais gravées dans sa chair.

Mais il arrive que les destins se croisent et que, de l’avanie humaine, surgisse la plus pure des amitiés. Quand deux âmes perdues se rencontrent derrière les portes d’un hôpital psychiatrique et tentent, avec cette rage de vivre qui est tout ce qu’il leur reste, de se reconstruire. Ou peut-être seulement de se construire autrement…

On est dans la période des fêtes, où se succède romance de Noël feel good, qu’on savoure au coin du feu avec un bon chocolat chaud, et un sourire gravé au coin des lèvres. Si c’est votre tendance du moment, revenez plus tard, là je vous parle d’une lecture coup de poing, de celle qui vous broie et vous ravage, de celle dont la douleur côtoie ce qu’on ne peut imaginer voir que dans les actualités. Vous savez ces horreurs qui se passent pas loin mais qu’on ne soupçonne pas. Ce roman est un bijou, je ne peux pas dire mieux la plume de Barjy est à mes yeux tellement affûtée, elle a en elle ce je ne sais quoi qui pointe du doigt et fait ressortir la noirceur, pour mieux nous la décrire. Elle n’a pas peur de nous violenter, et je pense qu’elle a cette envie de pousser à une certaine conscience, que ses écrits ne soient pas juste lus pour être oubliés une fois refermés. Et c’est pour tout ça que je l’aime tant, garder en moi un peu de chacun de ses personnages qui m’auront à un moment donné marqué pour une raison ou une autre.

Je ne rentrerais pas dans les détails parce que le résumé est parfait, mais c’est la vie de deux hommes qui se croisent, deux hommes qui n’espéraient plus, ne faisaient que survivre, rien d’autre, et qui au détour de quatre murs vont se trouver. Ça peut paraître simple dit comme ça, mais pourtant ça veut dire tellement plus.
Raiden est un homme brisé, après avoir vu son enfance volée par des parents monstrueux, il avance sous une promesse faite à son frère avant de mourir. Il écume sa rage dans les combats clandestins pour éviter qu’elle ne le consume. Rage dans la cage.
Kian, l’enfant du grenier, ne sait pas ce que vivre signifie, il passe nuit et jour enfermé dans une pièce, où se succède violence, soumission, et torture psychologique. Un animal parqué serait plus considéré.
Il ignore tout du monde qui l’entoure. Séquestré. Privé d’existence.
Suite au décès de son bourreau il sera conduit dans un institut, quant à Raiden, il va une fois de plus se retrouver face au procureur, et pour éviter la prison devra effectuer un stage de 6 mois dans cet endroit. C’est là qu’ils vont se rencontrer.
Un regard, pas plus, comme un appel au secours, et entre blessés ils se reconnaissent. Se connectent fatalement.
A chacun sa cage.

Un roman évidemment révoltant car là on ne parle pas de parents démissionnaires, ou simplement absents, ça serait préférable, non, là c’est de l’antre de la bête dont il est question, on côtoie ce que l’humain à de plus dégueulasse, ses pires monstruosités et vices sont animés autour des ces deux hommes. Eux qui forment ensemble l’espoir, celui qui sauve. Et c’est aussi ça qui apaise, cette prison qu’ils vont briser peu à peu ensemble. Découvrir un monde plus beau.
Un livre où malgré les méandres se révèlent aussi de magnifiques âmes bienveillantes.
A la croisée des destins, un bien juste titre.

[Je rappelle simplement que ce roman n’est pas un MM, ce n’est pas une romance à proprement dite puisqu’il s’agit avant tout d’une amitié particulière, un lien fraternel qui unira ces deux hommes. Des âmes sœurs.]
Je veux juste venir pour toi, parce que je veux te voir. Parce que j’aime tes silences qui parlent plus que des mots… Parce que nous deux, c’est juste un truc à part… Mais je veux que tu me donne ton accord, Kian.

Je remercie comme toujours Laurence et Mix Editions pour leur confiance renouvelée. Un Service Presse encore de très haute volée.