2020, Année de La BD ! Et Giono Alors ?

2020, Année de La BD ! Et Giono Alors ?L’année 2020 est donc placée sous le signe de la bande dessinée, de la plume et du pinceau, pour donner voix et couleurs, au fil des douze prochains mois, (techniquement plutôt 11 d’ailleurs – Ndlr) et sur l’ensemble de notre territoire, et quelquefois bien au-delà, aux expressions les plus inventives de cet art littéraire majeur. Les Choses prennent forme(s) et les manifestations promettent de rassembler autour du 9ème Art. Il était temps diront certains … Le site officiel du ministère de la culture ne fait pas les choses à moitié et vous permettra de découvrir une véritable histoire de cet art, souvent considéré comme mineur, devenu majeur. Intitulée « BD 2020 » et organisée conjointement par le Centre national du livre et la Cité internationale de la bande dessinée et de l’image, en collaboration avec les services du Livre et de la Lecture et de la direction générale des Médias et des Industries culturelles du ministère de la Culture, cette Année s’annonce donc riche en découvertes et propice à la mise en lumière de jeunes artistes de la bande dessinée.

On aurait pu croire à un poisson d’Avril mais manifestement non puisque même le ministre de la culture, Franck Riester le confirme dans un magnifique edito, Higlights : « Je souhaite que les festivités de BD 2020 menées par mon ministère, le Centre national du livre (CNL) et la Cité internationale de la bande dessinée et de l’image (CIBD), mettent en lumière chaque facette de cet art protéiforme, populaire, parfois irrévérencieux et engagé. Cette année a pour objectif de renforcer l’ancrage du neuvième art dans notre paysage artistique et culturel, et de valoriser sa force créatrice autour de tous les hommes et les femmes qui la font vivre et rayonner. C’est aussi l’occasion de témoigner du profond attachement des Français à la bande dessinée. À tous les âges et sous toutes ses formes, du roman graphique aux comics et au manga, « la France aime le 9e art »… »

2020, Année de La BD ! Et Giono Alors ?

La devise, en fil rouge de cette année, promet donc en filigrane de grandes expositions, des événements, des rencontres et des colloques thématiques, ainsi que la circulation d’expositions itinérantes ou numériques. Début des hostilités avec La 47ème édition du Festival International de la Bande Dessinée d’Angoulême, à partir du 30 janvier 2020. Reste que pour découvrir, comprendre, aimer et faire aimer cet art riche et polymorphe, on espère de nombreux évènements dans les musées, les monuments historiques, les cinémas, les théâtres, les bibliothèques, les librairies, les festivals et autres salons littéraires, pour voir, découvrir, apprendre, s’évader et s’émerveiller. On les rêve aussi gratuit …

Après, si on croise l’année Giono (1895-1970) avec le 9ème Art … Parce que nous, chez BDE, on a toujours considéré la BD comme de la culture. Et à la veille des commémorations du cinquantenaire de sa disparition, le Mucem de Marseille présente une grande rétrospective consacrée à Jean Giono. Loin de l’image simplifiée de l’écrivain provençal, cette exposition suit le trajet de son œuvre écrite et filmée en lui rendant toute sa noirceur, son nerf et son universalité. Poète revenu des charniers de la Première Guerre mondiale, Giono s’est en effet autant attaché à décrire la profondeur du Mal qu’à en trouver les antidotes : création, travail, pacifisme, amitié des peintres, refuge dans la nature, évasion dans l’imaginaire. Pour donner chair à l’un des artistes les plus prolifiques du XXe siècle, la quasi-totalité de ses manuscrits, exposée pour la première fois, entre en dialogue avec près de 300 œuvres et documents : archives familiales et administratives (dont celles de ses deux emprisonnements), correspondances, reportages photographiques, éditions originales, entretiens filmés, ainsi que tous les carnets de travail de l’écrivain, le manuscrit de son Journal de l’Occupation, les films réalisés par lui ou qu’il a produits et scénarisés, les adaptations cinématographiques de son œuvre par Marcel Pagnol et Jean-Paul Rappeneau, les peintures naïves du mystérieux Charles-Frédéric Brun qui lui inspira Le Déserteur, et les tableaux de ses amis peintres, au premier rang desquels Bernard Buffet … Ceci dit, commencer une expo miroir avec des artistes contemporains avec un artiste s’appelant Lebel, Tardi appréciera (Le Fusil Lebel 1886 : Il a été adopté par l’armée française en mai 1887. Il a été utilisé comme fusil d’infanterie. Il est de calibre 8 mm et peut contenir 10 cartouches, arme longue portée, elle équipe, avec les fusils mousquetons Berthier, l’ensemble des poilus en 14-18 – comme quoi on peut aimer la bd et l’Histoire) … A noter, d’ailleurs, une exposition – qui se déroule en parallèle de l’exposition « Giono » du Mucem – sur les traces de  Lucien Jacques (1891-1961) à travers son amitié singulière avec Jean Giono qui entend pourtant rendre une certaine autonomie à l’oeuvre de Lucien Jacques. Il s’agit ici de proposer des thèmes permettant de rendre justice à la force et au talent de ce peintre, poète et peut être même muse de Giono. Lucien Jacques, le sourcier de Giono est à découvrir au musée Regards de Provence.

Jean-Claude Attali

Le site officiel dédié pour découvrir et participer à cette Année de La BD, à visiter d’Urgence !

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