L’héritier • Vita Sackville-West

L’héritier Vita Sackville-West L’héritier • Vita Sackville-West Éditions Autrement, 2019 (185 pages) Ma note : 11/20

Quatrième de couverture ...

Peut-on tomber amoureux d'un lieu ? Quand Peregrine Chase hérite du domaine de Blackboys dans la campagne anglaise, il n'a qu'un désir : le vendre, éponger ses dettes et retourner à sa vie de citadin. Mais alors qu'il découvre la vaste demeure, les rosiers et les paons majestueux qui peuplent les alentours, un sentiment de plénitude l'envahit, jusqu'à l'obséder. Roman psychologique à la prose enchanteresse, L'Héritier est une ode à la beauté qui nous entoure.

La première phrase

" Miss Chase était étendue sur son immense lit à baldaquin de soie rouge, qui s'élevait jusqu'au plafond. Son visage était recouvert d'un drap, mais comme celle-ci avait un grand nez aristocratique, celui-ci soulevait le tissu en une sorte de crête pointue. "

Mon avis ...

Vita Sackville-West est une auteure que je connais encore assez peu. Après avoir lu Au temps du roi Édouard (en 2016), j'étais curieuse de poursuivre l'aventure. Mon choix s'est porté sur L'héritier, où le personnage principal tombe amoureux d'une vieille demeure, dépourvue de tout confort. La magie n'a finalement pas opéré, et j'en suis la première déçue. Si la plume de Vita Sackville-West se fait mordante, m'arrachant quelques sourires car non dénuée d'humour, je l'ai trouvée plutôt froide dans le sens où je n'ai pas réussi à approcher les personnages, à m'identifier à eux, à les apprécier... J'avais eu plus ou moins le même ressenti avec Au temps du roi Édouard. Malgré un charme certain, les écrits de Vita Sackville-West ne semblent pas être ma tasse de thé.

Dans ce court roman, le lecteur est invité à suivre le quotidien de P. Chase, héritier du domaine de Blackboys. Lorsque les deux notaires lui conseillent de vendre afin d'éponger les dettes, Peregrine ne dit mot : il n'a en effet que faire de cette demeure du XVIe siècle. Une vente aux enchères est d'ores et déjà organisée. Les semaines passant, notre héros tombe peu à peu sous le charme de cette maison pourtant héritée d'une tante revêche.

J'ai beaucoup aimé la thématique de départ de cet écrit. Peut-on réellement tomber amoureux d'un lieu, jusqu'alors inconnu ? Doit-on alors s'écouter ou faire le choix de la raison ? Si je n'ai pas adhéré pour un sou à la scène finale de la vente aux enchères (trop peu crédible à mes yeux), d'autres passages valent le coup : je pense notamment aux déambulations nocturnes de Chase dans ses jardins. J'ai cependant eu tellement de mal à réellement apprécier les personnages de ce roman. J'avais plutôt envie de secouer Peregrine Chase face à son inertie, son côté éteint, tout comme j'aurais volontiers cloué le bec aux notaires que je trouvais plutôt agaçants. Mon ressenti face à ce roman est donc mitigé, même si la plume de l'auteure en elle-même ne manque pas d'intérêt étant plutôt caustique.

Extraits ...

" De petites nappes de brouillard flottaient, bleues et or, accentuant le mystère du parc, ensevelissant les recoins du jardin. L'endroit était voilé. Peregrine tendit la main comme pour écarter un voile... "