Philippe Rey – septembre 2019 – 336 pages
*
Dans ce recueil, six nouvelles terrifiantes nous attendent… La première donne le ton. On y rencontre un enfant qui s’attache déraisonnablement à la poupée de sa petite cousine morte d’une leucémie. Quelques années plus tard, il commence une étrange collection à partir des poupées perdues et abandonnées par leurs propriétaires qu’il déniche dans le voisinage grâce à son Ami imaginaire. Mariska, Annie, Valerie, Evangeline… La frontière entre collection et obsession, réalité et horreur semble bien ténue. Une nouvelle horrifiante, qui m’a glacé le sang et révulsée. Sournoisement, le texte nous fait saisir l’horreur de cette collection, cachée au fond d’une remise.
Dans ce recueil, on croisera également un homme accusé d’avoir commis un meurtre raciste fanatique, une femme qui se souvient de son adolescence et d’une nuit terrifiante passée dans cette grande maison des quartiers chics appartenant à son professeur préféré. Sans oublier cette autre femme, persuadée que son mari veut la tuer pendant leur voyage en Amérique latine. Et cette adolescente délaissée par sa mère, qui trouve du réconfort auprès d’une famille vraiment spéciale… Et enfin, cet homme d’affaire qui convoite avidement une vieille librairie de livres anciens et qui est prêt à tout pour s’en emparer.
La première nouvelle, Le Maître des poupées est à mon sens la plus réussie, elle m’a laissée complètement horrifiée ; sa construction narrative est incroyablement aboutie ; quant à Big Momma, j’ai ressenti effroi et frissons à la lecture du dénouement. Oates excelle encore une fois dans l’art de la nouvelle, notamment dans l’élaboration de la chute finale et les retournements sournois de l’intrigue. Un recueil de nouvelles dont on se délecte horriblement et dont on redemande !