Il y a eu la fuite éperdue, les poursuivants à leurs trousses. Il y a eu les insultes, les « salopes », les « pédales ». Puis il y a eu le moment où ils les ont rattrapés et leur sont tombés dessus. Ensuite est venue la douleur, le goût du sang, la perte de connaissance. Et ce déferlement de haine qui a marqué bien plus que la chair, ce déferlement de haine dont, psychologiquement, il ne parvient pas à se relever.
Un an plus tôt les choses étaient bien différentes. Léo pensait séduire Léonore en organisant une fête chez lui pour ses 15 ans. Mais ce soir-là, après avoir embrassé la jeune fille, il est tombé sous le charme de Robin. Le début d’une belle histoire et le début des ennuis. Car Léo a d’emblée eu du mal à afficher cet amour en public, mal à l’aise dès que son petit ami se montrait trop démonstratif, préférant taire cette relation à son entourage de peur des réactions, pensant que pour vivre heureux il valait mieux vivre caché.
Surprenant de voir à quel point ce roman parvient à aborder autant de thèmes sans donner l’impression de les survoler. Au-delà de l’homophobie, de la difficulté à assumer, à affronter le regard des autres et à se confier, le cœur du récit repose sur les questionnements existentiels de Léo, son impossibilité à déterminer clairement une orientation sexuelle, son traumatisme après l’agression, son difficile chemin vers une résilience dont on ne connaîtra pas l’issue, sans oublier la certitude que son aventure avec Robin l’aura a jamais transformé : « Aujourd’hui, je comprends. Aujourd’hui, je suis un autre – un garçon amoureux. »
La fin est du coup assez inattendue mais se révèle d’une grande finesse, hyper réaliste et intelligemment menée. Rencontre, coup de foudre, questionnement, euphorie, douleur, séparation, Florence Cadier ne raconte pas spécifiquement une histoire d’amour homosexuelle, elle raconte la relation amoureuse dans sa dimension universelle et à quel point ce sentiment ressenti pour la première fois bouleverse avec une intensité que l’on ne pouvait soupçonner avant d’en faire l’expérience. Troublant et particulièrement percutant.
Je les entends nous suivre de Florence Cadier. Le Muscadier, 2019. 90 pages. 9,50 euros. A partir de 13 ans.
Un an plus tôt les choses étaient bien différentes. Léo pensait séduire Léonore en organisant une fête chez lui pour ses 15 ans. Mais ce soir-là, après avoir embrassé la jeune fille, il est tombé sous le charme de Robin. Le début d’une belle histoire et le début des ennuis. Car Léo a d’emblée eu du mal à afficher cet amour en public, mal à l’aise dès que son petit ami se montrait trop démonstratif, préférant taire cette relation à son entourage de peur des réactions, pensant que pour vivre heureux il valait mieux vivre caché.
Surprenant de voir à quel point ce roman parvient à aborder autant de thèmes sans donner l’impression de les survoler. Au-delà de l’homophobie, de la difficulté à assumer, à affronter le regard des autres et à se confier, le cœur du récit repose sur les questionnements existentiels de Léo, son impossibilité à déterminer clairement une orientation sexuelle, son traumatisme après l’agression, son difficile chemin vers une résilience dont on ne connaîtra pas l’issue, sans oublier la certitude que son aventure avec Robin l’aura a jamais transformé : « Aujourd’hui, je comprends. Aujourd’hui, je suis un autre – un garçon amoureux. »
La fin est du coup assez inattendue mais se révèle d’une grande finesse, hyper réaliste et intelligemment menée. Rencontre, coup de foudre, questionnement, euphorie, douleur, séparation, Florence Cadier ne raconte pas spécifiquement une histoire d’amour homosexuelle, elle raconte la relation amoureuse dans sa dimension universelle et à quel point ce sentiment ressenti pour la première fois bouleverse avec une intensité que l’on ne pouvait soupçonner avant d’en faire l’expérience. Troublant et particulièrement percutant.
Je les entends nous suivre de Florence Cadier. Le Muscadier, 2019. 90 pages. 9,50 euros. A partir de 13 ans.