Ces deux là ont un sacré passé en commun, mais ils sont aussi un sacré passif. Vous qui lisez les X-Men depuis les années 90, vous faites certainement partie de ces lecteurs pour qui il est établit que le grand amour de Gambit, pourtant séducteur volage devant l'éternel, n'est autre que la belle Malicia, ou si vous préférez la VO, Rogue. Ces dernières années, on ne sait plus trop sur quel pied danser. Un coup ils sont ensemble ou tentent de se rabibocher, l'autre coup c'est pour allez fricoter avec d'autres partenaires et tirer la tronche. Bref il faut suivre! Kelly Thompson choisi de ne pas choisir. La romance entre les deux mutants est présentée avec beaucoup d'ironie et une certaine distance, mais en même temps, on devine que sous les cendres, il y a toujours un incendie qui couve. Cette série est le prétexte pour mettre en scène un duo attachant et plutôt comique, composé de "deux meilleurs amis du monde ", anciens et peut-être futurs amants. Les dialogues sont savoureux et les situations amusantes, comme lors d'une conversation en avion, alors que Gambit s'offusque que la belle mutante ait pu avoir l'audace d'embrasser Deadpool. En avion oui, car les voici tous les deux partis en voyage, sur une île paradisiaque, là où d'autres mutants anonymes auraient mystérieusement disparus. Comme par hasard, on pratique là-bas une sorte de thérapie de couples, ce qui serait bien utile dans le cas de nos deux tourtereaux. Résultat... les voici obligés de partager une mission qui les rapproche à nouveau, même si c'est pour s'engueuler à longueur de journée. Kitty Pryde s'est dégonflée (le couple qu'elle forme avec Colossus en font aussi d'excellents candidats) et elle a profité de son statut de "cheffe" momentanée des X-Men pour choisir Remy et sa belle. Une fois sur place, il est drole de remarquer que c'est le déballage, chacun vide son sac, et reproche à l'autre d'avoir fait capoter une love-story inéluctable. Pour autant, il ne faudrait pas oublier la mission...
C'est là que ça devient un peu trop confus. Kelly Thompson invente une histoire de vampire d'émotions, positives ou négatives, qui parvient à créer dans le même temps des simulacres du "donneur", qui en perd de la sorte des fragments de son identité. Du coup Malicia et Gambit se sentent soulagés du fardeau de leurs errements sentimentaux, et envisagent même de rester sur l'île pour vivre une idylle artificielle. Sauf que non, ce sont des X-Men, ils vont jusqu'au bout des choses, quitte à ce que les 40 dernières pages soient principalement à base de bourre-pifs et de pouvoirs qui vont et viennent. Ceci est illustré par un Pere Perez qui livre un travail propre, attachant, attentif à bien rendre les deux héros qu'il dessine à tour de page, sans jamais tomber dans la facilité, livrant même plusieurs double splash pages inventives et culottées, qui font plaisir.
Cet album est plus malin et pertinent qu'il ne semblerait à première vue, on le recommande sincèrement, même si la fin est plus faiblarde, et ça se voit.
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