Le Scorpion tome 12: Le mauvais augure (Enrico Marini – Stephen Desberg – Editions Dargaud)
Le Scorpion est de retour! Dans « Le mauvais augure », qui sort cinq ans après « La neuvième famille », les nombreux amateurs de la série vont enfin découvrir si Armando Catalano, alias le Scorpion, va trouver ce fameux secret qui fait la fortune de la famille Trebaldi depuis l’Antiquité. Ce n’est pas une mince affaire, car ce secret est convoité par les huit autres familles les plus puissantes de Rome, qui rêvent toutes de prendre la place des Trebaldi. A commencer par la séduisante et vénéneuse Ansea Latal, qui propose au Scorpion de s’allier à elle pour régner à deux sur la Ville éternelle. Mais l’aime-t-elle vraiment ou se sert-elle uniquement de lui pour qu’il la mène au trésor des Trebaldi? Une fois de plus, la quête s’annonce périlleuse pour le Scorpion et le Hussard, son inséparable compagnon, d’autant plus qu’ils doivent veiller sur le jeune Charles-Henri, un gamin plutôt insupportable. Fidèles à leurs mauvaises habitudes, Armando et le Hussard se jettent sans hésiter dans la gueule du loup et se retrouvent confrontés à bien des pièges et des mauvaises rencontres. Dans le château Tarquinio, gardé par le mystérieux mage Palestrina, qui lit l’avenir dans les entrailles des oiseaux, ils affrontent notamment le chevalier de Trèfle, un mercenaire aussi sanguinaire qu’effrayant, dont on ne sait pas très bien si c’est leur ennemi ou leur allié. Une fois de plus, le Scorpion est en grand danger. Et il se souvient que son grand-père lui a prédit qu’un jour, il mourrait par la main d’une femme…
Dès sa première apparition en 2000, « Le Scorpion » a été un énorme succès de librairie. La preuve: 1,7 million d’exemplaires des 11 premiers épisodes se sont vendus à ce jour. Autant dire que ce tome 12 était particulièrement attendu par les bédéphiles… et par les libraires! Heureusement, on n’est pas déçu, car on retrouve dans « Le mauvais augure » tous les ingrédients qui ont fait le succès de la série. Avec « Le Scorpion », on est dans de l’aventure à l’ancienne, portée par un personnage principal flamboyant et séducteur. Armando Catalano, qui est un pilleur de tombes dans la Rome du 18ème siècle, est un savant mélange d’Indiana Jones, de Zorro et des vieux films de cape et d’épée comme « Scaramouche ». Mais il n’y a pas que lui. La force de la série « Le Scorpion », ce sont aussi ses personnages secondaires, que ce soit le Hussard, la gitane Mejaï ou la rousse Ansea Latal, pour ne citer que ces quelques noms. Dans ce tome 12, ce sont surtout le petit Charles-Henri et le chevalier de Trèfle qui volent la vedette. Cela dit, il faut être honnête: le principal ingrédient du succès de cette série, ce sont les dessins somptueux et virevoltants d’Enrico Marini. Après s’être attaqué au mythe Batman, le dessinateur italien s’offre une dernière escapade en compagnie du Scorpion. On a cru un moment que ce tome 12 marquerait la fin définitive de la série, mais il ne s’agit finalement que de la « fin d’un cycle ». Pour le prochain cycle, qui démarrera quelques années après le premier, Marini passera la main au dessinateur Luigi Critone (l’auteur de la série « Je, François Villon » aux éditions Delcourt), tandis que le scénario sera toujours assuré par le vieux routier Stephen Desberg. Quant à Marini lui-même, il signera peut-être encore l’un ou l’autre « one-shot » autour de l’univers du Scorpion. Ne dit-on pas que les vrais héros ne meurent jamais?