Le Beyonder possède au fond de lui cette candeur, cette innocence propre à celui qui ne sait rien, pour n'avoir rien expérimenté. Mais il veut tout savoir, tout vivre, et vivre. Du coup il s'acoquine naturellement avec la pègre locale, qui lui apprend les ficelles du métier. Avec des pouvoirs illimités, le Beyonder dame le pion au Kingpin, investit la Maison Blanche, devient le maître incontesté de toute l'Amérique. Mais ça ne lui suffit pas : que vaut une telle existence, si vous privez les autres de leur libre arbitre? Et encore, où trouver un sens à la vie, un vrai? Dans l'amour? Le Beyonder a d'abord une très brève histoire avec une prostituée qui lui apprend comment se comporter au lit, puis il décide de tomber amoureux de Dazzler. Comme s'il l'avait choisie sur catalogue, il se met en tête qu'Alisson doit devenir sa flamme, ni plus ni moins. Forcément, ce n'est pas du goût de tout le monde, les X-Men décident de lui faire la fête, et la jolie blondinette, objet de ses attentions, décide de le plaquer à la première occasion. Le Beyonder souffre et déprime, et sa rencontre avec la jeune Tabitha (Meltdown) lui permet de reprendre un peu du poil de la bête, avant de nouvelles altercations entre lui-même et les X-Men, les vilains de l'univers Marvel, un peu tout le monde en fait. Il faut dire qu'il lui vient jusqu'à l'ambition d'effacer la mort elle-même. Modestie, avant tout.
Jim Shooter est capable du meilleur comme du pire. Son récit n'est pas dénué de bonnes intentions, au contraire, et ce qu'il dit et envisage de la création, notamment avec le final, est assez juste et poétique. Mais parfois les tie-in sont redondants, improvisés, et Secret Wars II déborde dans bien trop de séries, au point d'en devenir un énorme pudding indigeste. Si on se contente de suivre la série principale en neuf volets, c'est beaucoup plus linéaire et pertinent. Sauf que Al Milgrom au dessin signe une prestation disgracieuse, avec une foultitude de petites cases surchargées en didascalies et dialogues, qui peuvent rendre la lecture fastidieuse à celles et ceux qui ne voient pas un ophtalmo depuis trop longtemps. Secret Wars II est donc une lecture qui n'est pas indispensable, mais qui est tout de même capable de surprendre positivement avec le recul, par la justesse et l'inspiration de certaines pages, qui voient un être tout puissant, omniscient, tourmenté par la simple condition de mortel, qu'il n'appréhende jamais totalement, mais continue de chercher, entre pathétique et poésie. Il n'existe pas de version librairie en vf, mais le principal a été publié sur les pages de Spidey, lorsque les éditions Lug se chargeaient du travail d'édition des séries Marvel. En VO vous avez le choix, même un gros omnibus de presque 1200 pages qui collecte tout le possible imaginable.Les Secret Wars II sont épuisées même en VO Reste donc à relire ou acheter les premières Secret Wars
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