Cela fait longtemps que j'ai lu aussi vite un livre. C'était pendant les vacances scolaires et j'ai plus de temps. Ce roman, je l'ai sorti de ma bibliothèque pour illustrer le mois de novembre.
Premier roman de l'auteur
Un psychanalyste, selon Freud, doit avoir une neutralité bienveillante. Raoul ZLIBOVIC rappelle cette règle à Michel Durand. Il est son analyste.
Vous rendez-vous compte que vous êtes très loin de ce que Freud appelait la neutralité bienveillante ?
Michel Durand a une clientèle huppée et sa renommée n'est plus à faire. Comme médecin-psychanalyste, ses revenus sont conséquents. Il est divorcé de Florence DURAND-SAUVAGNAC, analyste de haut niveau. Ils ont un petit garçon de 7 ans, Mathieu.
À la suite du décès de l'un de ses confrères, Jacques Silbermann, Michel accepte de prendre en consultation, Günther Bloch.
Dès le début, il se révéla un patient atypique.
Grosse erreur ! Ce nouveau patient avoue le meurtre de sa femme, Laura.
Ma femme est morte, et bien morte. J'en sais quelque chose ..., puisque c'est moi qui l'ai tuée.
Affabulation ou réalité ? Que doit faire l'analyste. En parler à son ami Gilbert CHAPIREAU, commissaire de police, mais le secret professionnel l'en empêche. Faire sa petite enquête ? Raoul ZLIBOVIC, son analyste lui déconseille.
L'engrenage se met en route, le piège se referme. Chasseur ou proie, quel rôle a-t-il ?
Un éclair de triomphe brilla dans les yeux de Günther Bloch. Je compris que je venais de commettre ma première erreur.
Par son métier, Michel doit laisser de la distance entre son client et lui. Il doit rester neutre. Il doit l'accompagner vers la compréhension de son moi. Ne va-t-il pas outrepasser son rôle avec Günther ?
Beaucoup de renvoi à Freud, référent dans le monde de l'analyse.
Michel Durand a une vie rêvée, trop luxueuse pour son compte bancaire. Les femmes "sexies" qui l'entourent, aussi bien en tant que cliente ou confrère, ne le laissent pas indifférent.
On assiste à sa chute grâce ou à cause de son patient pervers, Günther Bloch. Une proie facile que Bloch va manipuler pour lui faire perdre tous les principes de l'analyste : le recul, la déontologie et la lucidité.
L'auteur décrit très bien ce personnage inquiétant, énigmatique, angoissant.
À mesure que les séances se succédaient, une idée se fraya un chemin dans mon esprit : j'avais affaire à un personnage immonde, à une sorte de salaud particulièrement retors.
Michel a d'autres malades qu'il connaît très bien et pour cause, ils se dévoilent tous. Il y a Lisa qui épouse Henri Fontaine pour que sa vie ne soit plus un véritable désert. Il y a Sébastien, 30 ans, toujours en retard. Il décide de venir un jour avant le rendez-vous à Paris pour être à l'heure. Il y a aussi Gabriel, le prof. d'éducation physique.
Un roman qui se lit avec plaisir. Un cheminement très bien fait pour nous mener vers le bouquet final. Le narrateur est le thérapeute.
L'angoisse et la peur montent aussi bien chez le médecin que chez le lecteur qui ne peut qu'être captivé.
On a hâte de comprendre comment le diabolique va happer sa proie.
En résumé (avis très personnel) , à vous maintenant :
+ Si vous aimez le thriller psychologique, c'est une bonne lecture
+ Pas de temps mort pendant notre lecture
+ Découverte, pour moi, du monde de la psychanalyse.
+ Je vais regarder de plus près les romans écrits par cet auteur ou les livres à venir
- Pas d'émotion particulière pour les personnages.
Défi 1 livre /1 mois = Novembre (Neutralité malveillante)
💜 8/10 Un bon moment de lecture, je vous le conseille volontiers
Titre : Neutralité malveillante (3 mai 1995)
Auteur : Jean-Pierre GATTEGNO
Nombre de page numérique : 236
Nombre de pages (papier) : 237
Prix : broché 20 € /numérique 3 € 99/Poche 0 € 98 (occasion)
Ce livre vous tente, vous pouvez le trouver ICI ou ICI (non sponsorisé)
Adapté (comme beaucoup de romans de l'auteur) à l'écran par Francis Girod, avec Daniel Auteuil, Patrick Timsit et Anne Parrillaud, sous le titre Passage à l'acte.
Suspense, thriller psychologique, manipulation, meurtrier, ambiguïté, machiavélique, duperie,
Rien n'est jamais définitif, et l'on peut toujours se découvrir différent de ce que l'on croit être." P. 190
Rien ne vaut la médiocrité pour passer inaperçu. P. 210
La psychanalyse, il est vrai, ne prétend pas guérir, tout au plus peut-elle aider à vivre, ce qui est énorme. P. 236
Pour en savoir un peu plus :
Comme la vie des livres n'a pas de limite, je vous rappelle les chroniques faites il y a ... un certain temps. Vous avez lu ce (ou ces) livres ? Qu'en avez-vous pensé ?