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► Titre : La Confrérie des Mages, tome 2 : Les manuscrits d'Ewenlod
Auteur : Emmanuelle Ferré
Sorti 8 août 2018
Lu en novembre
Éditions Amalthée
Genre : fantasy
►4eme de couverture :
Trois années se sont écoulées depuis la bataille de Kenorrin. Pour autant, le royaume de Tanera n’est pas en paix. Morleod, le puissant Mage à l’origine de cette guerre, a reconstitué une armée dans le but de faire tomber les terres du royaume voisin.
Lera, maintenant Mage confirmée, se lance à la recherche des manuscrits d’Ewenlod. Mais la jeune fille ne sait plus sur qui compter depuis qu’Alistair, son instructeur, a disparu. Aidée de ses dons de perception, elle part en quête de réponses. Commence alors une véritable chasse au trésor…
Elle devra faire appel à tout son courage et son abnégation pour faire face aux mystères qui l’entourent et aux forces obscures qui ne cessent de croître.
Je remercie une fois de plus l’auteure pour l’envoi des deux tomes en version papier, je suis vraiment impatiente de plonger dans le troisième volet de cette superbe saga !
Prenez place les enfants, ne vous bousculez pas il y a assez de sièges pour tout le monde. Emmitouflez-vous bien dans vos plaids et faites attention à ne pas renverser vos chocolats chauds. Je m’apprête à vous conter la suite des aventures de Lera, cette jeune mage ignorant tout ou presque de ses origines et possédant des dons absolument incroyables. Nous l’avions quitté, il y a quelques mois à la fin d’une terrible bataille, une scène mémorable laissant présager une suite tout aussi marquante. Souvenez-vous, elle avait alors 12 ans et Alistair, son instructeur, disparaissait mystérieusement. C’est avec plaisir que je vous invite à la retrouver, trois ans plus tard, au cœur de la Confrérie des Mages et plus déterminée que jamais ! Laissez-vous dès à présent bercer par la douce mélodie des mots glissant sur les pages...
Que du bonheur ! Un véritable plaisir de retrouver la plume de l’auteure, les personnages ainsi que l’univers du livre. J’étais plus qu’impatiente de replonger dans l’histoire, de sillonner des villages entiers et de lutter, avec l’aide des mages, contre les sans-visages, de retrouver les conflits et les forces occultes. La Confrérie des Mages, en plus d’être une saga orientée autour des pouvoirs magiques et de tout ce qui s’y rapproche, se trouve également être jalonnée par de multiples affrontements de différents ordres, cela pimente l’histoire, détermine la carte du monde en plus de dynamiser le récit. Des jeux d’alliances et de pouvoirs viennent apporter leur lot de problèmes et semer la discorde, il n’est pas toujours évident de jongler entre politique et famille.
Trois années séparent donc les deux tomes, c’est une période qui peut sembler très courte mais également très longue… Trois années à se préparer, à gagner en maturité mais aussi à écumer les contrées à la recherche de certains manuscrits, les livres d’Ewenlod alors rédigés par le père de Lera. Plus que jamais l’auteure nous invite à plonger au coeur de la Confrérie et des intrigues de la famille royale. Ces deux sphères, étroitement liées, trouvent des points de convergence qui vont alimenter l’intrigue et la rendre palpitante. Les personnages d’Yvanne et d’Alistair, tous deux membres de la famille royale et mage en même temps, contribuent à renforcer les liens entre ces milieux ainsi qu’à apaiser d’éventuelles tensions.
Amateurs de fantasy, vous n’êtes pas sans savoir que les personnages sont généralement très nombreux avec des noms un peu étranges, des sonorités souvent inspirées d’autres cultures et pays, eh bien laissez-moi vous dire que ce livre ne déroge pas à la règle. En plus de ceux que nous avons quittés trois ans auparavant et que nous retrouvons (pour mon plus grand plaisir), d’autres figures viennent allonger la liste des noms à retenir. Les profils des personnages se dessinent progressivement et j’ai apprécié suivre leur évolution, plus particulièrement celle de Lera. Rapprochements et éloignements, doutes et passion, les liens se font et se défont dans une valse tout à fait renversante. Lera, au même titre que d’autres personnages, a énormément gagné en maturité, elle assume ses responsabilités et prend conscience des enjeux de la magie et des conflits. La jeune fille, bientôt femme, apparaît comme un aimant autour duquel tout le monde gravite, je pense plus spécifiquement à Tam, Yvanne et Alistair, son aura rayonne et irradie ce petit quelque chose qui fait d’elle un protagoniste à part – astre étincelant dont on ne saurait tenir l’éclat.
Plus je lisais et plus j’avais l’impression que l’auteure souhaitait mettre en avant la femme ainsi que la place qu’elle occupe dans sa saga, sans toutefois tomber dans un discours féministe. Des femmes badass, il y en a ! Lera en tête, suivi de près par la princesse Yvanne qui n’a pas manqué de me surprendre, talonnée par Karen et la belle Helen. Elles ne se contentent pas d’être des femmes, elles revendiquent leur statut et leur place dans une volonté de se faire reconnaître pour et par leurs compétences et non pas uniquement par leur sexe. Figures de la féminité, elles font tourner la tête à plus d’un homme en plus de faire tomber quelques têtes au passage, excellant dans leurs domaines respectifs, ces gentes-dames inspirent autant la crainte qu’elles suscitent l’admiration de leurs paires. Demandes en mariage, regards libidineux, conflits et brimades incessantes constituent leur lot quotidien, une routine dont elles s’extirpent progressivement jusqu’à s’affranchir totalement de l’autorité masculine. Elles incarnent avec humilité des valeurs fortes et prouvent aux yeux du monde qu’elles sont l’égal des hommes.
La princesse Yvanne, que tout le monde condamnait déjà à une morte lente et certaine, rongée par la maladie, va développer des prédispositions pour les forces occultes. Qui de mieux que la plus douée des élèves, tout juste nommée Mage confirmé pour l’épauler et superviser son apprentissage ? Lera, notre chère Lera, se destine donc tout naturellement vers le rôle d’instructrice, une casquette qui lui sied à merveille. Il ne s’agit pas, toutefois, de sa seule occupation - bien que la tâche lui incombant nécessite énormément de temps et d’investissement – une quête et un individu en particulier occupent ses pensées. Depuis qu’elle a appris l’existence des manuscrits rédigés par son père, la jeune femme est obsédée par ces vieux livres, elle désire plus que tout mettre la main dessus avant que Morleod ne s’en empare. Morleod et sa terrifiante armée de Sans-Visages, ces individus prisonniers de leur propre corps, rendus esclaves de ce puissant mage. Depuis plus de trois ans la Confrérie mène une lutte acharnée dans le but de repousser les invasions de Sans-Visages et de protéger les populations civiles. Lera n’a de cesse de développer ses capacités, aussi appelées don de perception, afin de venir en aide à ces pauvres âmes rongées par des liens corrompus. Elle perfectionne également ses dons dans l’espoir de retrouver Alistair, son instructeur… Son absence a engendré un énorme vide dans sa vie, vide qu’elle refuse de combler et duquel elle puise une énergie qu’elle transforme en force pour aller de l’avant, encore et toujours. Elle se surpasse de jour en jour et les changements qui s’opèrent en elle sont aussi impressionnants que l’est sa détermination.
La quête des manuscrits d’Ewenlod est marquée par de nombreuses rencontres et révélations. Dans le premier tome, nous apprenions que Lera a été adopté et qu’elle ne possède aucun souvenir des cinq premières années de sa vie. De village en village, de rumeur en rumeur, elle se rapproche peu à peu de ses origines, des personnes qui l’ont vu naître et qui ont fait partie intégrante de sa plus tendre enfance. Elle est animée du désir de retrouver ses racines, de comprendre d’où elle vient afin d’accepter qui elle est. Le contexte de l’histoire est assez sombre, la guerre menace et des conflits éclatent un peu partout, pourtant, l’auteure nous offre de petits moments de répit, des instants de douceur qui coïncident avec les découvertes sur le passé de la jeune mage. Les éléments d’un même ensemble prennent enfin sens et chaque petit grain de sable vient consolider l’édifice ou au contraire le faire dangereusement pencher. Je ne vous cache pas que j’attendais certains rebondissements, que j’ai observé leur construction et la façon dont l’auteure les a amené, je me suis également laissé surprendre par d’autres. Comme Lera, j’ai pris quelques claques dans la figure, j’ai été gagné par l’émotion et saisi par la beauté de certains témoignages.
La pratique des forces occultes est réservée aux mages, à une poignée d’individus ayant des prédispositions pour la magie. Depuis des générations, les mages observent une lente et inexorable régression de leurs pouvoirs, un amenuisement progressif de leur puissance. Ce processus inquiète, d’autant plus qu’à terme il signifierait la disparition des forces occultes… Des alternatives sont mises au point dans le but de lutter contre ce phénomène, on tente des choses, on entreprend telle ou telle action… D’une pratique à l’autre, d’une manière de concevoir la magie à l’autre, des mondes entrent en collision, des mentalités se confrontent et des dysfonctionnements sont pointés du doigt. Et si les manuscrits d’Ewenlod détenaient la clé ? Et s’il était possible d’inverser le cours des choses ? Ce deuxième tome s’intéresse davantage à l’utilisation des pouvoirs, ceux que l’on connaît et ceux que l’on ne soupçonne pas toujours…
Entre conflits, manipulations, stratégies militaires et lutte contre un pouvoir utilisé à mauvais escient, ce second opus se révèle être bien plus sombre que le précédent. Un long périple attend les personnages, un chemin qui mettra à l’épreuve l’amour et l’amitié, créateur et destructeur de liens. La guerre fait rage et des altercations viennent nourrir l’animosité et la tension qui règnent. Les incidents de parcours sont nombreux et les nerfs de tout un chacun sont mis à rude épreuve, ceux du lecteur ne sont pas épargnés. Tout se corse dans les 100 dernières pages, c’en devient intense et… et… et j’avoue que je ne pouvais pas trouver le sommeil avant de connaître le fin mot de ce tome ! J’ai lu à en avoir mal aux yeux tant j’étais prise dans le feu de l’action, incapable de détacher mon regard des mots qui dansaient…
En définitive, Emmanuelle Ferré nous livre ici un tome sombre, dépeignant le portrait d’un monde en proie à une guerre d’une violence inouïe. La pratique des forces occultes est plus que jamais au coeur du récit et au centre des attentions. Lera et ses compagnons ont fort à faire pour endiguer le flot de Sans-Visages qui s’en prend aux populations. Comme ce fut le cas avec le premier tome, je me suis laissé bercer par la très belle plume de l’auteure, happer par l’histoire, transporter dans un tourbillon d’actions et d’émotions. Mon petit cœur de lectrice a vibré au rythme des chapitres et des révélations, je ne peux que remercier l’auteure pour ces très belles heures de lecture, un pur plaisir. Je n’ai qu’une hâte : plonger dans le troisième tome…
► 3 raisons de lire La Confrérie des Mages, tome 2 :
- Un tome 2 qui n'est pas juste un tome de transition
- Des personnages forts et fouillés
- Entre guerre et magie, une histoire sombre et intense