De quoi ça parle ?
Grâce à une enquête merveilleusement documentée et enrichie d'un éclairant cahier photos, Simon Morrison livre un document électrique sur la face cachée d'un joyau qui, depuis toujours, déchaîne les passions.
Comme va la Russie, ainsi va le Bolchoï.Simon Morrison
Le Bolchoï : Le Lac des cygnes, Casse-Noisette, Prokofiev, Chostakovitch, les prouesses de Maïa Plissetskaïa, un corps de ballet éblouissant de perfection, des costumes luxueux, le faste des soirées mondaines, les grandes heures de l'ère impériale.
Le Bolchoï : Catherine de Russie, Alexandre III, Nicolas II, mais aussi la révolution bolchévique, la création de l'URSS par le premier Congrès des Soviets, le règne stalinien... Le plus beau théâtre du monde comme le témoin de l'Histoire d'un pays.
Derrière les portes de ce lieu mythique se jouent également des intrigues sulfureuses, des amours impossibles, des trahisons, des affaires de corruption, des assassinats. En 2013 encore, les tensions sont telles que Sergueï Filine, directeur artistique, subit une attaque à l'acide de la part d'un danseur qui souhaitait venger sa compagne...
" Bolchoï Confidentiel " est un roman que j'attendais avec impatience, car je voulais en apprendre plus sur ce lieu mythique où ballerines et personnalités de haut rang se sont croisées, l'espace d'un instant siècle après siècle.
Et je dois admettre qu'une fois la dernière page tournée, mon ressenti est un peu mitigé. J'ai beaucoup aimé ma lecture, sinon pourquoi l'avoir notée à 7.5, me diriez-vous ? Mais même en ayant aimé ce livre, j'ai mis du temps à le lire, une chose qui ne m'arrive pas souvent, voire pas du tout.
L'histoire nous plonge dans une Russie où l'on côtoie aussi bien Staline, que Lénine, en passant par les tsars, Sergueï Prokofiev et Piotr Ilitch Tcaïkovski. Plus de 200 ans d'histoire concentrés dans une seule place, le Bolchoï, un lieu qui a joué un rôle important aussi bien dans le passé, le présent que dans le futur de la Russie. Et ce que j'ai particulièrement aimé dans ce roman, c'est que l'auteur mêle l'histoire politique du pays, les complots et autres secrets avec le Bolchoï. Après, il ne faut pas s'attendre à avoir un roman historique en bonne et due forme, ni à un document qui retrace en détail l'histoire de la Russie. Simon Morrison fait bien référence à quelques faits historiques comme la guerre napoléonienne, les purges staliniennes ou la révolution bolchevique, mais n'entre pas pour autant plus que ça dans les détails. Et si j'ai relevé des points positifs dans ce roman, j'en ai malheureusement aussi relevé quelques négatifs.
Comme on s'y attend, l'auteur fait référence à l'univers de la danse et aux ballets russes, un art que j'adore, car je le trouve aussi magique que fascinant. Et si j'ai adoré les anecdotes que Simon Morrison, nous livre dessus, j'ai tout de même été quelque peu déçue qu'il ne se concentre pas plus que ça sur le quotidien des danseurs. Et bien que Simon ait fait référence aux directeurs artistiques, compositeurs et autres chefs d'orchestres et chorégraphes, il laisse une place assez effacée aux danseurs, qui ont pourtant un rôle plus qu'important à jouer dans l'univers du ballet. Après il parle bien entendu de personnalités connues comme Natalia Bessmertnova, une ballerine, ou encore Maya Plisetskaya, mais ne prête pas autant de ligne à ses femmes du monde, qu'il n'en prête à l'histoire politique du pays.
La plume de Simon Morrison est intense et agréable à lire, j'ai aimé la façon dont le climat politique et l'histoire de la Russie en elle-même ont été tissés de sa main. Il nous donne un aperçu plus qu'intéressant de la façon dont le Bolchoï a évolué à travers le temps.
En bref et malgré le fait que l'auteur ne parle pas plus que ça de ses ballerines qui ont construit une partie de l'histoire du Bolchoï, j'ai tout de même passé un excellent moment dans ce roman qui retrace de façon fascinante des moments clés de la Russie.
Un roman fascinant et nuancé de la Russie.
On aime : la couverture, la plume de l'auteur, l'intrigue, les faits historiques.
On aime moins : le fait que l'auteur ne fasse que peu référence au quotidien des danseurs.