Le fait que l'écriture de Jeff Lemire rencontre le style graphique de Phil Hester a été le simple argument qui m'a fait lire Family Tree sans même savoir le pitch de cette nouvelle série Image Comics. Autant dire que je n'ai pas été déçu.

Loretta est une femme simple vivant dans le patelin sans histoire nommé Lowell. Elle y élève son adolescent de fils, Joshua, qui se fait un peu trop remarqué au lycée, et sa fille Meg. Loretta a une vie tout à fait ordinaire malgré les tracas du quotidien jusqu'au jour où sa fille est atteinte d'étranges démangeaisons.

Lemire installe beaucoup de choses dans ce premier épisode qui s'avère être, surtout, très efficace parce qu'il arrive à donner envie de lire la suite. Tout d'abord, il campe les personnages principaux ; même si Meg n'est qu'un archétype de fille en bas âge, Loretta et Joshua trouvent leurs voix très rapidement. Ensuite, Lemire utilise la voix-off d'un des protagonistes (je ne suis pas certain que ça soit celle de Loretta) afin de teaser que le mal qui touche Meg aura des conséquences terribles sur le Monde. D'ailleurs, la fin d'épisode est plutôt assez dingue avec des personnages qui attaquent sans raison apparente Loretta et sa famille.

Tout ceci est fait avec un déroulement narratif fluide accompagné de bons dialogues et de bons moments. Franchement, j'ai adoré ce premier épisode qui fait le boulot nécessaire afin de donner envie de suivre la série.

Phil Hester a un style angulaire assez particulier. Moi, j'adore. D'autant plus, qu'il sait jouer avec les ombres pour créer des expressions faciales marquantes, il va parfois au plus simple niveau détail pour faire ressortir les émotions de ses personnages, et puis il a des idées de découpage assez chouettes - notamment en utilisant le décor pour créer des séparations entre les cases - qui rendent la lecture encore plus fluide.