Anne Griffin
Traduit de l’anglais (Irlande) par Claire Desserrey
Delcourt
Avril 2019
264 pages
Maurice Hannigan, un vieux fermier, s’installe à un bar et porte un toast à chacune des cinq personnes qui ont compté dans sa vie.
J’ai immédiatement été séduite par le ton de ce vieil homme. Il ne m’a pas fallu plus de deux phrases pour être sous le charme.
« C’est moi ou leurs tabourets sont plus bas ? Peut-être que je me ratatine. A 84 ans, ce sont des choses qui arrivent. Ça et les poils dans les oreilles. »
J’ai avalé goulûment les souvenirs de cet homme bourru, et j’en aurai bien repris quelques pages encore.
Maurice en crève de vivre depuis la mort de sa femme, il n’en peut plus. Un seul être vous manque et… On connait l’adage. Et bien avec son franc parler, Maurice, sans atermoiement et même avec une certaine pudeur, se livre et nous livre ses sentiments. C’est authentique, ça sonne toujours juste.
Sa vie n’a pas été un long fleuve tranquille. Après une enfance un peu rude, il a réussi à faire son chemin en homme averti et sans jamais se laisser marcher sur les pieds. Il a l’honnêteté de ne pas s’attribuer le beau rôle, il nous apparaît donc avec ses défauts et ses qualités, ses forces et ses faiblesses, ses joies et ses souffrances, ses petites et grandes mesquineries. Et même si l’on devine quelle sera l’issue de cette soirée arrosée, son récit n’en reste pas moins passionnant à lire jusqu’au bout.
Un très bon moment de lecture.