C'est lundi, que lisez-vous? #274

Par Vivrelivre @blandinelanza

Ce rendez-vous hebdomadaire consiste à vous présenter chaque lundi mes lectures passées, en cours et à venir en répondant à trois questions :-)

ALBUM

C'est chez Martine que j'avais découvert cet album, pendant du conte d'Andersen que j'aime tant, La petite fille aux allumettes. Mais ce n'est que maintenant que je l'ai lu...

Marina est une fillette des rues. Chaque jour, elle répète la même phrase, chaque jour, elle grelotte dans le froid et pour se réchauffer, elle danse. Et chaque jour autour d'elle, Paris se presse, se bouscule, mais la neige qui tombe, pareille à celle d'autrefois, toujours différente mais toujours la même, étouffe ses faibles mots et la rend invisible. Malheureusement pas pour tout le monde. Ou heureusement. Car une femme l'invite à entrer dans un lieu chaleureux, à prendre place auprès d'autres enfants, pour l'écouter... "Il était une fois..."

Si je n'ai pas vraiment aimé les illustrations de cet album, volontairement froides, son histoire m'a émue. Elle nous renvoie à l'Autre, mais aussi aux livres, à leur réconfort, même s'il n'est parfois qu'éphémère, à l'évasion qu'ils procurent, ne serait-ce qu'un temps, à l'entraide, à la main tendue.

ROMANS / ESSAI

19 femmes. Les Syriennesracontent. Samar YAZBEK. Editions Stock, 11 septembre 2019.

19 femmes est le recueil poignant, émouvant, révoltant, terrible, accusateur de 19 récits, 19 paroles, 19 histoires de femmes, syriennes, ayant fui leur pays la Syrie, conséquence de leur participation à la Révolution, et à ses suites, de 2011.

Des femmes différentes, en termes d'âges, de conditions sociales ou maritales, engagées différemment.

Violences à tous niveaux, pressions, oppressions, elles nous racontent leur combat, leur volonté, leurs espoirs ou déceptions. Leurs récits ont de commun leur amertume, leur sentiment d'impuissance et de gâchis, pire, d'avoir renforcé le pouvoir en place.

C'est dur, glaçant, terrible. C'est difficile à lire, à imaginer, à concevoir, tout en sachant très bien que cela a été et est toujours.

Dans ce roman, l'auteur (que je lis pour la première fois) raconte son grand-père, Polonais émigré en Argentine en 1928, qui fonde une famille, a un travail qu'il aime et qui retrouve des amis pour boire un verre et parler de la vie. Mais, lors de la Deuxième Guerre mondiale, il subit la distance et l'absence de nouvelles de sa mère, restée au pays, enfermée dans le ghetto de Varsovie. Se sentant coupable, n'ayant pas, plus les mots, Vincente se tait, se mure dans le silence, se perd dans le jeu, malgré sa femme et ses enfants.

Ce roman est un récit aussi intime qu'universel, aussi historique qu'actuel. Il explore les notions d'identité, de culpabilité, du savoir, de ce que l'on pense savoir de ce que l'on fait (ou pas) en conséquence, de la place que l'on occupe dans sa famille, dans sa vie, dans le monde.

C'est un récit poignant, saisissante, mais aussi bienveillant et résilient, porté par une écriture douce. J'ai vraiment beaucoup aimé!

Quelle couverture magnifique, j'adore!

Je savais que ce roman me plairait, me happerait.

Mon territoire est une histoire de vengeance, terrible, implacable, aussi vaine que nécessaire. C'est un portrait de femme (Harley McKenna), de la condition féminine (notamment dans l'aide donnée aux femmes battues et/ou sous l'emprise de la drogue ou de l'alcool) et des relations interraciales (mauvaises) entre Blancs et Indiens.

Nous sommes en Californie du Nord, là où le climat sait être rude, changeant, sauvage. Ses habitants sont à sa semblance et se partagent des territoires qu'il est interdit de franchir. Limites géographiques, sociales, d'"affaires". Duke McKenna est un homme dur, respecté, fort. Il produit et deale de la meth, est à la tête d'une vaste organisation qu'il compte bien léguer à sa fille (Harley), qu'il a élevée pour ça, dans le souci constant de la sécurité, de la méfiance, en envisageant toujours tous les possibles, à rester constamment sur ses gardes, à ne compter que sur elle-même. Il lui a appris à être fière, à encaisser les coups, à savoir se battre, à tirer avec n'importe quelle arme (elle est bien meilleure que la plupart de ses hommes), à savoir monter/démonter toutes les armes possibles, à ne pas paniquer...

Mais Duke est affaibli et Harley doit gérer, seule. Personne ne doit savoir ni se douter. Ni dans le clan et encore moins chez ceux d'en face, les Springfield, dont le "Chef" a tué sa mère sous ses yeux, lorsqu'elle avait huit ans. Bien avant, mais bien plus depuis, la guerre est larvée entre les deux familles, le territoire découpé, l'accord bientôt transgressé. A cause d'elle. Par elle.

Ce roman est sombre, terrible.

Il y a une telle force qui se dégage de ses mots, de ses pages, de ce portrait de femme.

L'écriture est tendue, nerveuse, rugueuse, à l'image de la météo, du caractère et du choix possible (mais si restreint) de vie. C'est saisissant, haletant. Les chapitres laissent alterner l'enfance d'Harley depuis ses huit ans jusqu'à ses vingt-trois ans (aujourd'hui). L'un au passé, l'autre au présent. L'action réelle ne se passe que sur quelques jours, qui s'espacent ensuite. Ils relatent ce qui l'a conduit à être ce qu'elle est, là où elle en est. Et Harley nous est attachante.

Et dire que ce n'est qu'un premier roman!

Il m'a renvoyé au roman noir de Daniel Woodrell, Un hiver de glace.

BD

Années 1930. Yana est la fille d'un inspecteur retrouvé mort à proximité d'un cimetière. Son enquête portait sur le vol de bijoux sur cadavres. Déjà orpheline de mère, Yana ne se laisse pas sombrer et, persuadée que son père a trouvé quelque chose, se rend dans le cimetière. Perchée sur une branche, elle aperçoit deux créatures mystérieuses, mais ne peux en savoir plsu car la foudre frappe l'arbre et Yana meurt dans sa chute.

Mais elle ne s'en rend pas compte immédiatement. Ce sont d'étranges compagnons qui le lui révèlent (un épouvantail, un chef indien, un crâne sans squelette, une fillette chinoise, un vampire, un arbre qui parle) tout en lui apprenant qu'elle pourrait être liée à une prophétie. On raconte qu'un passage permettrait de relier les mondes des morts et des vivants et de passer de l'un à l'autre... Et elle en serait la clé.

C'est en tout cas ce que croit une vieille reine égyptienne qui condamne les issues du cimetières et lance ses sbires à sa recherche. Ne s'en doutant pas, Yana cherche quant à elle son père et découvre un mystérieux tombeau...

Cette historie fantastique fait autant frémir que sourire. Yana a un sacré caractère, et même morte, elle ne se laisse pas abattre. Il est question de pouvoirs, d'identité, d'amitié et de famille.

Malheureusement, les dessins ne m'ont pas plu et ont freiné mon immersion dans l'histoire. Leurs couleurs, par contre, sont tout à fait de circonstance!

2/ Que suis-je en train de lire en ce moment?

Présentation de l'éditeur: Une comédie légère à 2000 mètres d'altitude, un style enjoué, de l'humour à revendre et un Noël pas du tout comme les autres. Plongez Pauline dans une fête de Noël très arrosée au bureau. Pimentez d'un dérapage torride dans le parking de son immeuble avec Hervé, l'assistant du DRH. Ajoutez un enregistrement de vidéosurveillance. Et vous comprendrez que Pauline peut dire adieu à ses vacances pépères, genre siestes en pyjama licorne.
L'urgence : se rapprocher de celui qui détient la vidéo si compromettante pour sa réputation, le séduisant gardien de son immeuble ! Celui-ci lui propose un marché. En tout bien tout honneur. Pauline n'a d'autre choix que d'accepter, mais sait-elle vraiment ce qui l'attend ?

Hiiii le nouveau Carène Ponte que je commence ce jour!!!

3/ Que vais-je lire ensuite?

Présentation de l'éditeur: Leur histoire d'amour est terminée.
Le jeu ne fait que commencer.
Traumatisé par une enfance difficile, Mike Hayes menait une existence paisible, bien que solitaire, jusqu'au jour où il a fait la connaissance de Verity Metcalf. Verity lui a tout appris de l'amour et, en échange, Mike a consacré sa vie à la rendre heureuse. Il lui a trouvé sa maison, son travail, et il s'est sculpté le physique que Verity considère comme idéal. Il sait qu'ensemble ils connaîtront le bonheur. Peu importe si elle ne répond pas à ses e-mails ou à ses appels. Peu importe qu'elle soit mariée à Angus. Cela fait partie du jeu secret auquel ils avaient l'habitude de jouer. Le suspense psychologique pervers sur le désir, l'obsession, les histoires qu'on se raconte et celles qui nous font basculer.

Et de commencer à regarder et tester des recettes de Noël
C'est qu'il ne faudrait pas me louper pour le Jour J XD
Et je trouve essentiellement mes inspirations dans ces quatre livres, car chez moi, Noël est vegan, pour célébrer la vie, avec la vie!!
Noël vegan de Marie Laforet est sur le blog

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Et de penser à un visage mondialement connu, celui de Mona Lisa, La Joconde :-D <3
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Dans ce #ivre, l'auteur s'est amusé à la reproduire "à la façon de"...
Découvrez comment Picasso, Keith Haring, Van Gogh et tant d'autres auraient pu la représenter !
C'est beau, ludique, instructif, rigolo aussi!
J'aime!

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Je n'ai pas encore fait ma photo...

Pour finir, je vous mets les liens des articles publiés la semaine passée et je vous souhaite de belles lectures et découvertes pour celles à venir!

Blandine