Alors qu'il se promène dans la forêt, Alih, le fils du Sultan, entend un chant merveilleux.
C'est celui d'un Oiseau-lyre au magnifique plumage bleuté.
Subjugué par tant de beauté, l'enfant veut emporter l'oiseau au Palais, mais ce dernier décline.
Ici est ma forêt,
Ici est mon nid,
Si je devais les quitter,
J'en mourrais.
Une nuit de tempête, l'Oiseau-lyre est emporté, blessé, jusque la chambre d'Alih qui le soigne.
Mais l'aide se transforme vite en cage.
Alih use de mots doux, de présents, d'arguments de sécurité ou de menaces pour justifier les barreaux et l'enfermement.
Ni les suppliques, ni le dépérissement de l'Oiseau-lyre ne l'atteignent.
Il ne veut l'oiseau-lyre, et son chant, que pour lui seul, au nom de l'aide, au nom de l'amitié, qu'il pense lui apporter.
Heureusement, quelqu'un entend et comprend la détresse de l'Oiseau-lyre et le libère.
(Photos à venir)
Liberté, harmonie, amitié et consentement sont au cœur de ce très bel album au délicat et rêvé charme oriental, à la végétation omniprésente, et aux couleurs chaudes et enivrantes.
On ne peut s'approprier le don d'autrui, au nom de la beauté, de la volonté, ni même au nom de l'amitié. La plus grande preuve d'amitié (et d'amour) consiste (souvent) à laisser partir l'autre pour son bien-être.
Mais Alih, habitué à avoir tout ce qu'il désire, ne peut ni l'entendre, ni le comprendre.
Ni sur l'instant, ni plus tard ?
Au-delà, cette histoire, aux allures de conte, nous interroge aussi sur le bien-être animal.
Suffit-il de donner à manger et de changer l'eau, de faire des compliments et d'offrir des cadeaux, pour qu'il soit heureux et épanoui ?
A-t-on le droit de vouloir avoir un animal auprès de soi alors que rien ne le prédestine, que ce n'est pas dans sa nature ?
Voilà qui a donné lieu à une discussion fort intéressante avec mon 8 ans !