1341, sur les traces de son passé, le Bâtard de Kosigan et sa compagnie s’enfoncent dans les profondeurs de l’Empire germanique, d’un puissant seigneur du Rhin. Les mystères s’épaississent, mêlant complots, magie et religion, sur fond de chasse aux sorcières. Le chevalier devra naviguer avec prudence sur des eaux redoutables où l’Inquisition rôde et où il est parfois difficile de distinguer amis et ennemis. À quelques siècles d’intervalle, Kergaël de Kosigan tente d’élucider les interrogations soulevées par les écrits de son ancêtre. Mais remuer les secrets de l’Histoire s’avère périlleux et la vérité a toujours un prix.
Pourquoi ce livre ? Depuis le partenariat avec Livraddict et Folio SF pour le premier tome, je n'ai eu de cesse de suivre les publications des tomes suivants, envoûtée par les personnages et le contexte historique.
Le Marteau des sorcières est la suite logique des tomes précédents. Désireux d'en apprendre plus sur son héritage, notamment du côté de sa mère, le Bâtard s'est rapproché de la Westphalie, ou l'actuelle Allemagne, où les sorcières sont en guerre déclarée avec la religion chrétienne et plus particulièrement le cardinal Las Casas, peu apprécié par la plupart de ses contemporains. Le Bâtard s'allie avec un grand seigneur local et son fils dans le but que le cardinal s'éloigne rapidement de ses terres. Cependant le Bâtard devra également composer avec un autre contrat, plus périlleux. À l'image de son ancêtre, Kergaël de Kosigan connaît lui aussi des déboires. Aidé de ses amis, il semble approcher du secret de Pierre Cordwain. Et pourtant le chemin s'annonce plus périlleux encore que précédemment.
Je dois dire que je ne sais que penser de ce tome, qui se veut clairement la première partie d'une intrigue. Rien n'est résolu sur la fin, nous sommes même sur un cliffhanger exaltant, où le Bâtard se retrouve seul et en mauvaise posture, où on ne sait pas du tout ce que devient Kergaël, victime d'une attaque.
Je suis néanmoins heureuse que les décors changent, cela signifie également de nouveaux personnages, de nouveaux secrets et personne sur qui compter. Par ailleurs, en raison de la multiplication des contrats, en plus de sa quête d'identité, d'un côté et les travaux de recherche de Kergaël qui l'entraînent dans des situations douteuses et dangereuses de l'autre, un rythme se développe et la tension monte. Si avant je préférais clairement les parties concernant le Bâtard, aujourd'hui mon avis a évolué et les deux époques ne remportent aucune préférence, je me plais dans les deux !
De plus, le lien entre les deux époques est moins ténu. J'entends par là que des éléments concordants aux deux intrigues apparaissent, et qu'une explication sur la disparition des créatures issues du merveilleux est donnée. De fait, ces liens qu'on entrevoit renforcent l'intérêt de Kergaël et mon attachement pour lui.
La fin vient bien entendu trop vite, et le cliffhanger n'aide pas à ne pas se sentir frustrée. Et pourtant j'apprécie cette pause, qui permet de saisir une bulle d'oxygène avant un final qui s'annonce explosif.
Je suis toujours autant attachée aux personnages. Le Bâtard garde l'esprit alambiqué des grands génies, en manipulant les gens et les mots en y laissant seulement quelques plumes. Entouré de Dunevia, Edric, Qu'un-coup, Castagne, Mordreuse et les autres, j'ai eu comme l'impression de retrouver une famille ! Comme je le disais mon avis a changé vis-à-vis de Kergaël. Si ce qui lui arrivait ici avait eu lieu dans le premier tome, je ne promets pas que j'aurai été aussi bouleversée que là. Preuve s'il en faut que Fabien Cerutti a réussi son pari en conférant une importance étonnante à un personnage qui me semblait en retrait. Pire encore, un événement survenu dans le tome 1 ou 2 subit une conséquence aussi alors qu'il me paraissait à l'époque un détail anodin. Là encore, j'ai apprécié la manœuvre !
La plume est toujours aussi délicieuse. Le vocabulaire et les tournures peuvent faire penser aux deux époques dans lesquelles on se balade sans pour autant avoir une sensation de lourdeur. Tout laisse à penser que Fabien Cerutti s'est fortement documenté avant d'écrire sa saga.
Si ma note est plus basse que la moyenne des deux premiers, c'est avant tout car on évolue clairement dans une première moitié d'intrigue. Le livre se finit en effet sur un cliffhanger de sorte que l'on est contraint de se jeter sur la suite - ce qui ne me dérange pas en soi. Mais je reste sur ma faim et aurait voulu plus ! Les personnages sont toujours aussi attachants, voire plus au regard de Kergaël, la figure contemporaine. Bref, j'adore toujours autant cet univers, mélange de merveilleux et d'histoire ! J'ai terriblement envie de me jeter sur la suite tout en ressentant cette crainte d'en finir avec une saga que j'affectionne.
16/20
Les autres titres de la saga :
1. L'Ombre du pouvoir
2. Le Fou prend le roi
3. Le Marteau des sorcières
4. Le Testament d'involution
- saga terminée -