Passing Strange par Ellen Klages

Passing Strange par Ellen Klages

Editions ActuSF

Collection Perles d’épice

Ebook

Partenariat

Paru en novembre 2019

Quatrième de couv’ :

San Francisco, 1940. Six femmes, avocate, artiste ou scientifique, choisissent d’assumer librement leurs vies et leur homosexualité dans une société dominée par les hommes. Elles essayent de faire plier la ville des brumes par la force de leurs désirs… ou par celle de l’ori-kami. Mais en science comme en magie, il y a toujours un prix à payer quand la réalité reprend ses droits.

Ellen Klages est une autrice américaine d’imaginaire qui vit à San Francisco. Passing Strange, a été finaliste du prix Nebula avant de remporter les World, British Fantasy et Gaylactic Spectrum Award 2018.

Mon avis :

Merci à Gaëlle et Jérôme pour ce partenariat.

  • L’intrigue :

L’histoire se passe sur deux temporalités. De nos jours, Helen est gravement malade et très âgée, son médecin ne lui donne plus beaucoup de temps elle va donc faire ce qu’il faut pour que tout soit en place avant son dernier souffle.

En 1940, on se retrouve dans la communauté lesbienne et artistique à San Francisco. Helen est une jeune avocate qui débute et prépare le divorce d’une amie. Lors d’un repas improvisé, Emily est le dernier oisillon recueilli par cette troupe d’amies, la rencontre va faire des étincelles. Au programme, sororité dans ce monde patriarcal et magie de l’ori-kami.

  • Les personnages :

A notre époque :

Helen est détentrice d’un mystérieux coffret scellé caché dans un le sous-sol d’un immeuble abandonné, il contient un dessin unique d’un dessinateur de comics qui a soudainement disparu il y a bien longtemps comme s’il avait disparu de la surface de la Terre et rien n’indique qu’il a fait la guerre. Helen propose ce dessin à Martin Blake qui tient un magasin de livres rares, il sent l’excellente affaire qui se profile mais la petite grand-mère qui lui fait face n’est pas née de la dernière pluie.

Année 1940 :

Helen est une jeune avocate, elle aide ses amies à obtenir leur liberté par les voies légales en béton armé. Franny Travers aime les réunir toutes et présenter de nouvelles venues, c’est une amie fidèle qui est un peu sorcière avec ses ori-kamis et ses grimoires. Elle a créé un groupe de femmes, le Cercle. Sa compagne Babs est maître de conférences malgré son doctorat, Loretta et Emily sont les dernières arrivées, artistes, et c’est leur histoire qui nous sera contée.

Le bar Chez Mona est un véritable havre de paix (quand les policiers ne viennent pas flanquer le brun par sadisme), les femmes s’y retrouvent pour boire un verre, danser, se travestir et faire des shows.

  • Le fond :

Dans cette histoire qui nous plonge dans la communauté lesbienne, on apprend beaucoup sur la façon dont ses femmes doivent composer avec le patriarcat ambiant : Babs a beau avoir un doctorat de mathématique, ce diplôme compte moins que ses ovaires, elle ne peut prétendre à un statut de professeur et végète dans son rôle de maître de conférences, elle reste célibataire aux yeux de la société et pour protéger son emploi elle fait livrer son courrier chez sa soeur. Lors d’une descente de police chez Mona, on découvre la loi que les femmes doivent observer, ok pour porter des vêtements masculins mais obligation de porter au moins 3 vêtements féminins sinon, au poste. en venant d’une famille traditionnelle, celui/celle qui s’écarte du chemin de l’hétérosexualité est rejeté et déshérité et pour les femmes mariées, le mari peut refuser le divorce quand bien même il quitte le foyer depuis des mois/années et il peut réclamer le salaire de sa femme, elle a le devoir de lui donner l’argent qu’elle gagne. Hériter quand on est une femme seule est également extrêmement difficile, il faut faire le maximum pour se protéger de l’état avec un avocat pour ne pas être spolié. Faire des études est également difficile même avec un super dossier, beaucoup d’universités sont fermées aux femmes comme Yale ou Harvard.

En bref, cette histoire était hyper touchante et les légères notes de fantastique se font facilement oublier. Que c’était beau !

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Bonne lecture !