"- Plus je joue Roslyn, plus mon personnage de Marilyn m'apparaît comme un affreux mensonge. Il y a comme un vertige qui pousse en moi, qui lutte contre cette imposture qui me tord le ventre.
- Mon accident m'a appris que la souffrance physique est peu de chose face à la douleur d'une blessure à l'âme. Jouer me reconstruit, me soigne, m'apaise... Jouer est notre unique vérité d'acteur.
- Peut-être...Mais j'ai si mal, Monty..."
En 1960, John Huston tourne "The Misfits " (Les Désaxés) en plein désert du Nevada. Il a un casting de rêve : Clarke Gable, Montgomery Clift et Marilyn Monroe. Ça, c'est pour le service de presse. La vérité, c'est qu'il fait chaud, c'est que tous ces acteurs sont en bout de course, encore plus déjantés que leur personnage... Ils se noient tous les trois dans l'alcool. Clark Gable essaie d'oublier qu'il est une vieille gloire du cinéma, Monty essaie d'oublier qu'il est... mal dans sa peau et Marilyn essaie d'oublier qu'elle est Norman Jean Baker... Le tournage vire au cauchemar, les retards s'accumulent, le film est compromis, tout comme la réputation de Monty, tout comme le couple si mal assorti que Marilyn Monroe forme avec Arthur Miller ...
Une peinture au vitriol des coulisses d'Hollywood, une immersion dans l'Amérique des années 60 qui ne laisse pas indifférent...
Un casting de rêve : Clark Gable, Montgomery Clift et Marilyn Monroe. Mais un Clark Gable vieillissant, un Monty toujours plus tourmenté par les épreuves et le temps qui passe et une Marilyn à la dérive. Comme son mariage avec Arthur Miller qui lui a écrit ce film pour que son talent éclate enfin aux yeux du monde mais c'est finalement leur mariage qui va voler en éclats. Une Marilyn toujours flanqué de Paula Strasberg accrochée à elle comme un morpion à une paire de c...
Le tournage sera laborieux et pénible pour tout le monde, marqué la chaleur, par les colères de Clark Gable exaspéré par le comportement de Marylin dont les absences et retards auraient causés sa mort prématurée selon Joan Crawford (voir critique de Joan Crawford, Hollywood Monster de Maxime Donzel). Et puis Monty, hanté par le souvenir de l'accident de voiture qui faillit lui coûter la vie si Liz Taylor n'était arrivée juste à temps sur les lieux, comme par le souvenir de James Dean, éternel rival que la mort prématurée a transformé en icône à la jeunesse et à la beauté éternelles. Marilyn et Monty, jumeaux de douleurs qui se perdront à coup de pilules de couleurs.
Enfin, me reste à l'esprit une touchante Marilyn en colère contre l'usine à rêves, contre les hommes, contre la vie et sans doute aussi contre elle-même...
Le trait de Luz m'a surpris au départ mais au fil de ma lecture je me suis finalement laissé séduire, son noir et blanc apportant une incroyable densité à cet album magistralement conclu par la postface de Virginie Despentes.
, histoire du délitement d'une époque, récit d'un tournage crépusculaire...