Visa Transit, tome 1 - Nicolas de Crécy

Par Stéphanie @Stemilou

Présentation
"Je dois partir et vivre, ou rester et mourir" écrit Shakespeare, repris par Nicolas Bouvier en exergue de L'usage du monde. A l'été 1986, quelques mois après l'accident nucléaire de Tchernobyl, Nicolas de Crécy et son cousin ont à peine 20 ans quand ils récupèrent une Citröen Visa moribonde. Ils remplissent la voiture de livres, qu'ils ne liront pas, ajoutent deux sacs de couchage, des cigarettes...
et embarquent pour un voyage qui n'a pas de destination, mais doit les mener le plus loin possible. Ils traversent le nord de l'Italie, la Yougoslavie, la Bulgarie et descendent en Turquie, dans un périple qui les confrontent au monde autant qu'à eux-mêmes.

Avis
Tout débute avec la catastrophe de Tchernobyl et son nuage qui fort heureusement n'a pas osé franchir la frontière française. Nicolas et son cousin Guy décident de retaper une vieille Citroën Visa et de prendre le chemin de l'Europe de l'Est destination le sud de la Turquie. Impossible de tenir à deux dans la voiture le soir venu notamment à cause des nombreux livres qu'ils ont décidé d'emmener avec eux, alors enfermé dans leur sac de couchage c'est sur le toit de la voiture qui s'allonge afin d'éviter les potentiels animaux sauvages. Au premier matin ils seront réveillés par deux individus très amusé par le spectacle, les deux hommes sont des vendeurs de tapis qu'ils s'empressent déballer devant Nicolas et Guy pour leur montrer leur savoir faire. Tout leur périple sera sous le sceau de l'incongruité même si celui-ci était bien préparé, on n'est jamais à l'abri du hasard.

Ils traverseront des paysages magnifiques, feront des rencontres mémorables, le tout retranscrit à travers des souvenirs qui ne sont pas toujours bien précis dans la tête de l'auteur. Road Movie pendant ces années 80 chargées d'événements où deux cousins partent pour une grande balade pendant laquelle le poète Henri Michaux fait quelque fois des apparitions surréalistes qui pour ma part m'ont un peu perturbées. J'ai beaucoup apprécié les différentes rencontres notamment avec la découverte de ce village presque magique sous et dans les arbres, mais un peu moins la traversée de pays sans arrêt aucun car n'ayant obtenu qu'un visa de transit et dans ces cas là il est juste question de paysages voire simplement de route.

Pas spécialement fan du trait de Nicolas de Crécy pourtant cet album m'a fait découvrir une autre facette de cet illustrateur: la mise en lumière de ces décors improbables qu'il a pu pénétrer. Peu convaincue par il est fort possible que que je me laisse tenter par d'autres ouvrages de l'auteur.