(Image à la une de Stephen Wiltshire )
AUTEUR: Ray Celestin
TITRE: MAFIOSO
ÉDITEUR, ANNÉE: Le Cherche-Midi, 2019
NOMBRE DE PAGES: 600 pages
Lorsque l’on parle de la mafia, à travers la culture populaire, beaucoup vont vous citer « Le Parrain » (The classique), la série « Les Sopranos », « Les infiltrés », « Casino » etc… Moi, mon premier film sur la mafia, c’est « Les Affranchis » de Martin Scorsese.
Je me souviens encore de m’être plongée totalement dans le film, avec l’envie de savoir quelle sera la chute de chacun des personnages… Et c’est ce sentiment que j’ai de nouveau ressenti en me plongeant dans « Mafioso » de Ray Celestin.
Résumé:
« New York, 1947 : un mystérieux tueur assassine de sang-froid tous les occupants d’un hôtel de Harlem. On parle d’un meurtre rituel, lié au vaudou. Un suspect est arrêté, condamné.
Une ancienne détective de l’agence Pinkerton, Ida Davis, et le patron d’un club en vogue de Manhattan, Gabriel Leveson, se retrouvent mêlés à l’enquête. Ils découvrent bientôt avec effroi que l’affaire est liée à une série de meurtres bien plus importante, impliquant le crime organisé et la haute société de la ville. »
Quel cadre idyllique pour une lecture hivernale: Un New-York sous la neige, quelques notes de jazz, une lueur d’espoir bien que vacillante face à certaines épreuves et… Une enquête des plus captivantes !
Maintes fois, on m’avait conseillé de lire Ray Celestin car j’aime les récits qui lient finement événements historiques et fiction. D’ailleurs, j’ai « Carnaval » et « Mascarade » dans ma pile à lire. Mais jusqu’à maintenant, l’envie n’était pas là. Puis j’ai eu l’opportunité, grâce à Cherche-Midi, de lire « Mafioso ». Et que vous dire, à part que je n’ai pas lâché le roman de toute une après-midi.
Calée dans mon fauteuil, bien au chaud sous mon plaid, j’ai eu le plaisir de parcourir les rues du New-York d’après-guerre, entre Harlem et Manhattan. Le portrait qui se dessinait alors de cette ville, au fil des pages, fut celui d’un grand échiquier géant où les puissants (la haute société et la mafia) jouaient pour définir les limites de leurs pouvoirs. Quant aux pions, ce sont les pauvres hères qui s’y retrouvaient mêlés malgré eux.
C’est donc, dans ce contexte chargé, qu’ Ida et Michael vont devoir enquêter pour disculper le fils du celui-ci, accusé de meurtres. Ils seront, par la suite, rejoints par Gabriel, lié à la mafia et qui désire ardemment offrir une vie meilleure pour sa nièce, Sarah.
Ce polar est vraiment mené d’une main de maître et je pèse mes mots. Avec les nombreuses références historiques, les différents protagonistes et une intrigue complexe, l’auteur réussit avec finesse à nous plonger dans un récit très attractif. Tout en étant emportée par les enquêtes, je découvrais, non sans grande surprise, la différence d’accueil entre les militaires noirs et blancs américains et l’utilisation déshonorante du « livret bleu » pour ceux qui ont été exclus de l’armée à cause de leur homosexualité. J’apprenais, entre autres, comment le FBI s’était mis en tête que certains studios de cinéma auraient eue comme but, à travers leurs films, de faire de la propagande communiste et sans se préoccuper un instant de l’emprise grandissante de la mafia. Complètement étrange comme idée, surtout qu’après avoir fait des recherches par curiosité, j’ai appris que le film « La vie est belle » de Frank Capra était dans leur collimateur parce que le banquier était décrit de façon méprisable. Que dire, à part… « Hein ? »
Bref ! J’ai aussi grandement aimé la galerie de personnages et me suis prise d’affection pour Ida et Michael dont j’ai désormais l’envie de découvrir dans les précédents volets.
Si vous ne souhaitez que lire Mafioso, vous ne serez nullement perdu par rapport à l’histoire de ces deux personnages. Mais je vous invite tout de même à lire « Carnaval » et « Mascarade » avant, car, à mon sens, il est plaisant de les découvrir à leurs débuts et surtout, cette quadrilogie dans son ensemble.
Conclusion:
C’est peut-être drôle comme comparaison, mais lorsque j’ai terminé « Mafioso », j’ai eu l’impression de finir un film de mafia à la « Scorsese », avec des scènes marquantes qui continuent de tourner dans ma tête.
Si vous cherchez un bon polar à offrir pour noël, je vous conseille vivement les trois premiers volumes de la quadrilogie policière de Ray Celestin qui prennent source à travers l’histoire du jazz et de la mafia sur un demi-siècle et dans 4 grandes villes des Etats-Unis.
Pour ma part, je vous laisse. Je dois aller affronter un champignon.. Oui, oui, un champignon. A bientôt