Al Ewing continue d'installer les enjeux du nouvel arc de Immortal Hulk. Accompagné de Tom Reilly et Matias Bergara aux dessins, il fait de Hulk la nouvelle figure de l'opposition et de la rébellion.
On ne le dit jamais assez : les comics sont politiques. Il s'agit depuis leur création une fenêtre sur leur époque évoluant en fonction des mœurs, des modes, des dilemmes de l'époque, de la génération du lectorat... Les auteurs et autrices de comics s'inspirent donc du monde qui les entoure pour composer leurs histoires.
Avec ce numéro, Ewing parle des Anonimous, ces anonymes portant le masque de Guy Fawkes qui agissent pour les libertés individuelles sur internet et contre le Big Brother. Dans son histoire, Ewing fait de Roxxon la représentation du Big Brother et des Gafa, quand à la rébellion, elle préfère prendre modèle sur Hulk plutôt que sur V. En effet, le géant de jade a dévoilé les pires secrets de Roxxon au Monde entier dans sa vendetta contre la multinationale.
L'épisode se décompose alors en deux parties : d'un côté, Dario Agger doit gérer la crise au sein de la Multinationale ; de l'autre, nous suivons un policier en charge de devoir arrêter des protestataires portants le masque de Hulk. Dans les deux cas, nous avons deux discours politiques très intéressants écrits avec talent. Ewing démontre qu'il est l'un des meilleurs scénaristes du moment - bien que souvent sous-estimé - d'autant plus qu'il arrive à se renouveler dans le fond comme dans la forme à chaque histoire. Son travail sur la série - mais pas que - est assez fou et exemplaire.
L'épisode est dessiné par deux artistes talentueux. La partie sur Dario Dagger est signée Mattias Bergara de qui Kevin a vanté les mérites à maintes fois lorsqu'il critiquait les épisodes de la maxi-série Coda. L'autre partie est signée Tom Reilly un artiste qui n'est pas sans rappeler Chris Samnee et Leonardo Romero, ce qui a plutôt tendance à me plaire.