En seulement quelques années, le comic book Saga et Brian K. Vaughan et Fiona Staples s'est imposé comme culte. Nous vous en parlons très rarement sur Mighty! à tort, mais on rattrape notre erreur en critiquant les tomes sortis en France chez Urban Comics. Mieux vaut tard que jamais.
Dans un univers mourant, les peuples de la planète Continent et son satellite Couronne, s'opposent depuis fort longtemps. Le premier est doté d'ailes et utilise la technologie, il est même gouverné par des robots avec des télés à tube cathodique en guise de tête ; le second est doté de cornes et utilise la magie, il considéré comme sauvage et violent auprès du premier.
C'est dans ce contexte sous haute-tension que Alana, une ancienne gardienne de prison de Couronne, et Marko, un détenu issus de l'autre peuple, se sont rencontrés, sont tombés amoureux et ont eu un bébé, Hazel. À peine celle-ci est née que le couple doit fuir craignant le pire pour leur famille.
Comme son nom l'indique, Saga est pensé en tant que tel mais, il faut bien commencé par quelque chose et Brian K. Vaughan commence par l'élément perturbateur : la naissance de Hazel qui s'avère être aussi la narratrice de l'histoire intervenant ponctuellement tout en faisant le lien entre les différentes actions contées dans le livre.
Ce début permet surtout de présenter Alana et Marko qui brillent par leur caractère bien distinct et, ce, dès les premières pages. C'est lorsque Brian K. Vaughan vient à présenter les autres protagonistes que le récit semble peiner. Clairement, chaque protagoniste présenté vient à avoir un lien évident avec l'histoire mais cela donne un peu l'impression de ralentir le pas afin de combler une intrigue qui paraît quelque peu légère.
Mais, ce sentiment vient vite à disparaître - en fait, dès le second chapitre - les personnages motivant à poursuivre la lecture. Et la saga annoncée commence à prendre forme petit à petit avec de multiples personnages qui vont et viennent, des rebondissements intéressants, un rythme bien maîtrisé donnant la lecture fluide et intéressante, et un univers qui se dévoile montrant qu'il n'est pas limité aux problèmes de la famille que nous suivons.
Ce premier tome se termine donc avec l'envie d'en connaître plus et chacun aura déjà ses personnages préférés - personnellement c'est Alana et le chat détecteur de mensonges. L'univers qui se présente comme un mélange entre science-fiction et heroic fantasy a son charme et, déjà, des airs de space opera s'installent.
Fiona Staples s'occupe des dessins, de l'encrage et des couleurs donnant parfois un côté crayonné à certains dessins mais le rendu reste très joli dans son ensemble - il y a peut-être certains effets sur les couleurs qui seraient discutables. Elle donne aussi beaucoup de personnalités aux divers personnages, créant des looks et des figures dont on se souvient facilement.