Bilan livresque de l’année 2019

Un bilan, ce n’est pas si simple à faire, parce qu’il faut faire un choix et on le sait bien, choisir, c’est renoncer.

Difficile de mettre un livre en avant, alors plusieurs, c’est mieux, et surtout pas rangés par ordre de préférence, j’ai toujours eu horreur des classements  au mérite ! J’ai choisi un classement par nationalité. J’ai lu 79 romans pour adultes (merci Livraddict) et je ne vais en extraire que quelques-uns… plus quelques autres… (parce que quelques-uns c’est pas suffisant)

Bilan livresque de l’année 2019

Des romans américains

Sauvage de Jamey Bradbury

Ce roman, je l’ai dégusté, je l’ai savouré, j’en ai bu la substantifique moelle. Il m’a profondément émue, touchée, chahutée, perturbée. J’ai lu trois fois les dernières pages, pour être sûre d’avoir bien tout compris et pour ne pas le quitter.

Nuits appalaches de Chris Offutt

C’est sombre, c’est dur, ça râpe, ça crisse, mais au bout du tunnel, il y a une lueur d’espoir même s’il faut pour cela accepter des actes que d’aucuns trouveraient répréhensibles.

Starlight de mon auteur chouchou adoré et malheureusement décédé, Richard Wagamese

C’est un roman bouleversant parce qu’il est inachevé, parce qu’il est brut (alors si quelques passages notamment certains dialogues sont parfois approximatifs, on s’en fiche, on passe et on se rassasie des si beaux moments qu’il nous offre), parce qu’il reflète l’homme qu’était l’auteur, parce qu’un premier jet si bien écrit laisse songeur, parce qu’il touche au sublime…

Un roman britannique

Le cœur de l’Angleterre de Jonathan Coe

Ce fut un déchirement de reposer ce roman après la dernière page lue. Je m’y sentais tellement bien que j’aurais volontiers avalé quelques centaines de pages supplémentaires.

C’est fort, très fort, c’est intelligent, très intelligent, c’est éminemment romanesque, c’est une réussite incontestable.

Un roman irlandais

Toute une vie et un soir de Anne Griffin

J’ai avalé goulûment les souvenirs de cet homme bourru, et j’en aurai bien repris quelques pages encore.

Des romans italiens

Tous, sauf moi de Francesca Melandri

Ce n’est pas un roman qu’on dévore à pleines dents, c’est plutôt un roman qu’on déguste à petites bouchées pour en garder des odeurs, des images, des faits, pour ne pas oublier.

Une auteure italienne Silvia Avallone, avec D’acier et La vie parfaite

Silvia Avallone serait-elle la romancière des démunis, des paumés, des égarés ? En tout cas, ses mots leur donne vie avec une certaine authenticité. Elle ne verse jamais dans le cliché, dans les bons sentiments, dans le populisme, dans la vulgarité.

Mais j’aurais pu parler aussi de Joe Meno, de Tommy Orange, de Eleanor Henserson, qui m’ont enchantée et dont je lirai volontiers d’autres titres.

Cette année, des romans français sont à l’honneur (ce n’était pas le cas l’an passé excepté Thomas Vinau) :

Né d’aucune femme de Franck Bouysse

 J’avoue qu’il m’a estomaquée, j’en ressors meurtrie, mais grandie, les mots sont source de tellement d’émotions, d’images, de réflexions, les mots de Franck Bouysse contiennent tout ce que les rapports entre hommes et femmes ont de plus malsain, tout ce que les différences de classe sociale ont de plus violent.

San perdido de David Zukerman

David Zukerman sait entrecroiser les destinées de ses personnages, c’est un conteur, généreux et passionnant.

Salina, les trois exils, de Laurent Gaudé

Ce texte est court parce qu’il est puissant, parce qu’il dit tout. Et moi, je ne trouve pas les mots pour dire à quel point j’ai été séduite, charmée, subjuguée !

Ceux qui partent de Jeanne Benameur

Comme d’habitude, Jeanne Benameur allie subtilité et intelligence pour nous livrer un texte d’une belle densité.

Mais j’aurais pu parler aussi de Vincent Message, de Joseph Ponthus, de Valentine Goby qui m’ont emportée eux aussi dans leur monde.

Et sur le fil, juste fini, pas encore digéré, Suiza de Bénédicte Belpois qui m’a laissée sur le carreau. J’en parlerai l’année prochaine…