« Ce n’est pas à eux de rebooter le système. C’est à nous.« 

 Genre : Thriller, Jeunesse
 Nationalité : France
 Date de publication : 2019
 Éditeur : Casterman

Note :    

Résumé :

Un empire technologique plus puissant que Google, qui contrôle le monde entier.

Une entreprise secrète qui lutte contre l’influence de l’argent et des fake news.

Un adolescent solitaire avide de sensations fortes.

La fille d’un ministre un peu trop scrupuleux.

Mon avis :

Quel lecteur n’a jamais rêvé d’écrire un jour un roman ou ne serait-ce que de participer à sa conception ? Et si je vous disais que ce roman dont je m’apprête à vous parler est le fruit des choix de ses futurs lecteurs ? Que ces derniers, par le biais d’échanges connectés avaient directement influé sur l’histoire grâce à leurs choix ? Ctrl+alt+suppr n’est pas un simple roman, c’est le fruit d’une expérience inédite. Alors est-ce un succès ou bien une déception ? À vrai dire, ni l’un ni l’autre pour moi. Mais laissez-moi vous expliquer pourquoi.

Ce roman m’intriguait énormément car il s’agissait d’une suite indirect à l’Archipel, trilogie qui sans être un coup de coeur avait eu le mérite de me distraire malgré ses « défauts ». J’étais curieuse de voir ce que cette nouvelle histoire pouvait donner et sans être une véritable déception, je ne peux pas dire pour autant que je sois emballée par les aventures de Zéphyr et Lisa.

Au début de ma lecture, j’ai aimé le fait de retrouver des personnages familiers comme Anouar où de lire des références aux aventures de Sacha et Yann. Ces liens entre ses deux histoires est l’une des choses que j’ai le plus aimé durant ma lecture. J’ai aussi beaucoup apprécié que l’action ne soit pas omniprésente dans cette nouvelle aventure contrairement à ce que nous avait habitué l’auteur lors de la précédente. D’ailleurs les chapitres où l’auteur revient sur le passé de certains personnages sont de loin mes passages préférés. Autre aspect qui est tout aussi agréable : le parallèle entre notre société actuelle et les événements du récit.  L’auteur met en lumière des questions que l’on peut se poser par rapport aux limites à ne pas franchir avec la technologie ou sur les problèmes de climat sans manquer de se moquer gentiment de cette société crédule dans laquelle nous vivons.

Toutefois, ces points positifs n’ont pas su occulter les faiblesses de l’ouvrage. L’une d’elles est la rapidité de l’intrigue. Les événements s’enchaînent à folle allure, en ce sens qu’un problème apparaît et est résolu cinq pages après. À mon sens cela rend les choses peu crédibles et sans réel impact. Il faut dire que le roman fait moins de 300 pages ce qui peut expliquer cette rapidité. J’ai eu l’impression de survoler l’histoire, que j’avais le résumé d’une histoire beaucoup plus profonde et c’est véritablement dommage car l’histoire à un réel potentiel. Le même problème ressort avec les personnages. Ils sont fades, presque comme des robots qui agissent selon un trait de caractère bien défini ; l’un est intrépide, l’autre rationnel tandis qu’un autre est ambitieux etc. Dès lors, difficile pour moi de m’attacher aux personnages, d’autant plus qu’ils sont nombreux ( certains n’apparaissent qu’une fois et pour un bref instant) et que l’on passe sans cesse de l’un à l’autre. J’aurais aimé qu’il y ait moins de personnages pour que l’on puisse d’avantage s’attarder sur eux et mieux apprendre à les connaître.

Toutefois, j’ai l’infime espoir que les choses changent dans le prochain tome et que celui-ci ne soit qu’une « mise en bouche » car l’intrigue quant à elle possède un réel attrait et promet de beaux rebondissements comme le laisse à penser le cliffhanger à la fin de ce premier tome. Et il est fort à parier que, ne serait-ce que pour assouvir ma curiosité, je poursuive l’aventure des gentlemans hackers.

Ctrl+alt+suppr est une lecture agréable, idéale pour se détendre entre deux lectures plus ambitieuses. Faites chauffer votre pc (ou pas) et devenait un apprenti hacker pour une folle aventure connectées.

L’auteur :

Passionné de littérature et de cinéma, Bertrand Puard écrit des romans mais aussi des scénarios de fictions radiophoniques, de séries télé, de jeux vidéos et de bandes dessinées. Sa série Les Effacés a obtenu le prix Cognac jeunesse en 2012.