2020. Il fait froid, on passe la journée à rêver d’un plaid et le moment est donc arrivé de se pencher sur les lectures de 2019. Cette année ce fut 88 livres tout genre confondu avec une grosse dominante contemporaine (?) talonnée par la Fantasy et un seul recueil de nouvelle : Célestopol de Emmanuel Chastellière. 25.849 pages et quelques belles briques avec la plus grosse à ce jour : Les Héros d’Abercrombie. Des lectures éclectiques, puissantes, parfois difficile, mais qui resteront gravé. Petit tour d’horizon des romans que je vous recommande les yeux fermés, récents ou non.
Moove you’r body !
(Et écoute la Sage Uranie dans ses recommandations)
1. SEMIOSIS, Sue Burke (Albin Michel Imaginaire)
2019, c’était l’année AMI. Simplement. QUE DU BON ! Mais il fallait fait un choix.
Sémiosis. Puisqu’il est sûrement LA lecture que j’aurais le plus aimé cette année. Ambitieux, Semiosis réussit le tour de force d’explorer en quelques pages de nombreux thèmes et développer plusieurs générations de l’humanité sur une nouvelle planète. A la fois fable écologique, ouvrage scientifique et humaniste.
2. L’horizon a pour elle dénoué sa ceinture, Rebecca Benhamou (Fayard)
Voilà un roman qui m’aura emportée et bouleversé comme rarement. Chana Orloff est une artiste sculptrice que la vie n’aura pas épargnée et fera toujours preuve d’un courage inouïe. L’autrice a su donner un nouveau souffle à cette femme partiellement oubliée de l’Histoire. De l’émotion à l’état brut.
3.Les patriotes, Sana Kasikov (Albin Michel)
Découvert grâce au Picabo River Club, les Patriotes a récemment reçu le Prix du premier roman étranger 2019. L’autrice emmène son lecteur dans un moment peu connu de l’Histoire américaine. Celles des expatriés abandonnés en URSS durant la guerre froide. Un ouvrage puissant, parfois cruel et souvent violent.
4. L’unité Alphabet, Adler-Olsen (Albin Michel)
Second roman d’Albin Michel, L’Unité Alphabet est un huis-clôt historique haletant. Un hôpital psychiatrique allemand, deux soldats anglais. Le but ? Sortir vivant en se faisant passer pour allemand. Adler-Olsen réussit en 600 pages à créer un roman pesant et dingue qu’on dévore en quelques jours.
5. Dans les eaux du grand Nord, Ian McGuire (10/18)
Si la crasse, la puanteur et les embruns ne vous pose pas de problème, j’ai ce qu’il vous faut : Dans les eaux du grand Nord. Un polar marin, sombre, flirtant parfois avec le roman noir comme j’aime avec des personnages profonds marqués par une vie difficile.
6. Le voyage de Simon Morley, Jack Finney (Folio SF)
Simon Morley est devenu un ami littéraire. S’imprégnant d’une époque, ce dernier a trouvé le moyen de voyager dans le temps et d’arriver en 1880. Sur fond d’enquête, le voyage de Simon Morley donne la part belle à une époque perdue à travers un contexte riche et un souci du détail irréprochable. Ecrit comme un journal, le roman donne une sensation de réel incroyable.
7. La fille dans la tour, Katherine Arden (Denoel)
Deuxième tome de l’Ours et le rossignol, Katherine Arden confirme une saga puissante à l’ambiance neigeuse, cruelle et poétique. Faisant la part belle aux relations fraternelles et familiales, le roman quitte sa dimension féerique pour s’approcher d’un conte féroce aux enjeux plus sombres.
8. Soir de fête, Zineb Dryef et Mathieu Deslandes (Grasset)
Difficile, mais nécessaire, Soir de fête revient sur un drame de campagne. Une fête, un viol, une grossesse. Comment vivre et faire face quand à cette époque (début XXe), on ne dit rien. On cache, on subit. Mathieu Deslandes et Zineb Dryef reviennent sur un bout de l’histoire de la famille de l’auteur par des mots justes sans rien cacher. Un témoignage poignant dans l’ère du post-MeToo.
9. L’anti-Magicien, Sébastien de Castel (Gallimard)
Découverte Jeunesse, L’Anti-Magicien prouve qu’une classification peut faire passer à côté d’une pépite. Kelen est l’héritier d’une des plus grandes familles aristocratiques, mais fait face à un problème majeur : l’absence de magie. De pestiféré à paria, il n y a qu’un pas et voilà Kelen embarqué dans un combat pour sauvegarder sa propre vie. Sébastien de Castel envoûte.
10. Né d’aucune femme, Franck Bouysse (La manufacture de livre)
Né d’aucune femme est peut-être le grand succès de 2019. D’un sujet fort (la grossesse forcée, le psychiatrie etc…), Franck Bouysse présente un ouvrage puissant, sombre, presque noble à l’écriture polyphonique. Écrire la violence est difficile car, Il faut trouver les mots justes, sans tomber dans la surenchère inutile et installer un équilibre. Né d’aucune femme est à lire, comprendre et digérer.
Quelles ont étés vos grandes découvertes et coups de coeur de cette année ?
En attendant, je vous souhaite une merveilleuse année 2020 ! A très vite pour de nouvelles découvertes, témoignages et romans qui feront bousculer les consciences !
Les bilans des ami.e.s : Yuyine
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