Dans son premier roman, Le Moulin des Larmes, Francis Angeletti nous proposait un récit mi-historique, mi-contemporain. Dans le second, D'une rive à l'autre, l'histoire, inspirée de faits réels, est totalement ancrée dans notre époque.
Voici la quatrième de couverture : D'une rive à l'autre est un roman contemporain qui laisse à réfléchir sur les conséquences des décisions que l'on prend dans sa vie et des aléas du destin.Les femmes et les hommes depuis l'aube de l'humanité sont acteurs ou spectateurs de leur histoire, certains la font, d'autres la regarde. Qu'y-a-t-il entre deux rives ? Un pont, une mer, des choix, des regrets, de l'amour, des espoirs, un
destin ?
Nadine était une femme battue. Elle doit assumer son passé et préparer son avenir. Elle va se reconstruire après une relation toxique avec son mari. Mais qu'écouter ? son cœur où sa raison ? Les destinées sont joueuses et se chargent de
lier et de délier les chemins de vie sans épargner les âmes.
D'une rive à l'autre est l'histoire d'une rencontre improbable avec un homme que tout oppose. Ils vont s'aimer et tisser jour après jour une trame d'amour passionnel. Leur voyage se conjugue en rires et en larmes. Leurs décisions contradictoires aussi louables soient-elles, vont les ballotter sans pitié, d'une rive à l'autre de leurs vies.
L'espoir les fera vivre au présent, leurs regrets en une longue agonie. L'amour est mal élevé, et arrive souvent en retard ou au mauvais moment.
C'est un roman qui m'a laissé des impressions mitigées. Dans sa première partie, qui raconte l'enfance et le début de vie de femme de Nadine, j'ai eu l'impression de lire un documentaire, bien plus qu'un roman. Les faits sont narrés de manière claire, précise, mais finalement sans grande émotion à mon goût. La deuxième partie, celle de la rencontre de l'amour, m'a semblé évidemment plus romanesque et plus touchante, on sent la difficulté que connaît Nadine pour évoluer, grandir, faire confiance à l'autre, se faire confiance. Luigi est, en outre, un personnage génial qui apporte du soleil dans le récit, comme dans la vie de Nadine, un peu à l'instar du personnage de Guido de La vie est belle. La troisième partie est plus lente, mais ça ne m'a pas gênée, cela va avec l'histoire, tout se passe comme si cet amour n'avait été qu'une parenthèse enchantée et que la vie reprenait ensuite son cours monotone. La dernière partie, plus vive, m'a semblée finalement assez répétitive, mais le bonheur, c'est peut-être ça aussi !
J'ai beaucoup aimé les personnages de Luigi et Léonie. Nadine force l'admiration et en dépit de ses décisions, l'auteur fait en sorte qu'on ne la juge jamais ; on la soutient toujours et on la comprend, un peu comme son amie Abigaël.
Le style est varié, dans l'ensemble fluide, l'auteur se laisse parfois aller à des envolées lyriques, parfois à des expressions orales plus quotidiennes.
C'est une jolie histoire d'amour qui donne de l'espoir car elle prend vie sur les ruines d'une femme, en cela, c'est un récit touchant. Mais je n'y ai pas senti l'originalité du Moulin des Larmes. Evidemment, on ne peut romancer que jusqu'à un certain point une histoire vraie... Mais voilà, c'est mon ressenti, je vous le livre tel quel. Peut-être est-ce juste que je ne suis pas faite pour lire des récits trop biographiques. Et vous ?
Priscilla