Atlas des fortunes de mer récemment paru s’inscrit dans une collection d’autres atlas aux titres évocateurs, comme celui consacré aux « pays qui n’existent pas » ou « aux zones extraterrestres », ou plus sages comme celui dédié à la « zoologie poétique » etc.
L’ouvrage est découpé en cinq parties géographiques (Mers et côtes du ponant, De la Baltique au Grand Nord, Mers et côtes du Levant, Caraïbes et Du Pacifique à l’océan Indien) regroupant une quarantaine de textes de deux ou trois pages, chacun accompagné d’une carte pleine page (d’où le terme d’atlas) mais hélas trop sobres pour faire rêver, avec les coordonnées GPS du lieu où se situe l’épisode.
Comme le précise l’introduction, « fortune de mer » n’a rien à voir avec la richesse ou la quête d’un trésor englouti, il faut prendre l’expression dans le sens d’aléa, bon ou mauvais sort. Encore que les mauvais sorts soient plus nombreux : naufrages, disparitions au large, cannibalisme…
Si vous êtes amateur de ces histoires de marins qu’on se raconte le soir à la veillée ou au comptoir des tavernes des ports, vous y retrouverez des aventures connues (la légende du Hollandais volant) et d’autres qui ne le sont pas trop, à moins que ça ne vous remette en mémoire des faits oubliés (la mort mystérieuse d’Albert Londres dans l'incendie du Georges Philippar, paquebot de la Compagnie des messageries maritimes dans la nuit du 15 au 16 mai 1932 au large d'Aden, alors que le grand reporter semblait avoir découvert un grand scandale en Chine…). On picore dans cet ouvrage au gré de son humeur ou de l’histoire qui suscite notre intérêt du moment.