Eli Anne a 16 ans et vient de perdre sa sœur, Amalie, d'un an sa cadette. Folle de chagrin, elle se rend régulièrement sur sa page Facebook, qu'elle refuse de supprimer. Un jour, elle se met à lui écrire. En parcourant les statuts et les photos postées par Amalie, Eli Anne revient sur sa relation avec sa soeur. Leur enfance, leur complicité, leurs désaccords, leurs rêves d'adolescentes. Et surtout, leur passion commune pour la musique : Eli Anne joue du piano, Amalie, fan de Patti Smith, chantait dans un groupe.
Au fil des messages, Eli Anne ouvre son cœur et avoue à sa sœur ce qu'elle n'a jamais osé lui dire...
Eli Anne a perdu sa sœur récemment et n'arrive pas à aller au-delà de son chagrin. Elle visite quotidiennement le mur Facebook d'Amalie, ne réussissant pas à supprimer son compte, à la supprimer elle. Alors, tous les jours, elle lui envoie un message sur le réseau social, se confiant à elle, en lui racontant des souvenirs d'enfance, en lui parlant de musique, de ses journées difficiles en son absence et aussi ce qu'elle n'a jamais osé lui avouer.
Il y a un message par page et les messages sont courts, ce qui rend la lecture très fluide et très rapide. C'est un peu un journal intime 2.0 où Eli Anne confie tout ce qu'elle a sur le cœur à sa sœur, mais dans les grandes lignes. L'auteure va droit au but, sans s'attarder trop longtemps sur le ressenti d'Eli Anne mais ça n'empêche pas pour autant de ressentir toute la peine qu'elle ressent et ce, dès la première page. J'en ai eu des frissons qui ne m'ont pas lâché pendant un moment. Là où j'ai commencé à être plus détachée, c'est quand Eli Anne raconte ce qu'elle n'a jamais osé lui dire. Je ne vais pas juger ça mais je m'attendais à quelque chose de plus intense à découvrir. Ce n'est pas forcément banal vu l'âge des protagonistes mais ça n'a pas eu beaucoup d'effet sur moi. Toutefois, la façon de gérer un deuil a été bien amené. Ce n'est pas très fouillé mais ça va droit au but, c'est accessible à beaucoup de jeunes, même ceux qui n'aiment pas la lecture, et c'est très prenant.
Je suis comme une coquille vide. Quelqu'un a ouvert mon corps et l'a vidé de ses organes. Je ne suis plus qu'un trou béant. Il ne me reste que mon cœur. Il bat sans joie, seul dans ce gouffre froid.
J'ai beaucoup aimé la complicité qu'il y a eu entre les deux sœurs. Une complicité que l'on ressent à travers chaque mot d'Eli Anne, chaque souvenir, chaque anecdote. On comprend pourquoi elle est autant rongé par la culpabilité, pourquoi elle a autant de mal à laisser partir sa sœur, déjà que c'est une épreuve très difficile en soit. Ses messages sont courts et brefs mais on sait quand même où elle en est dans sa tête, dans son deuil, car elle parle des choses importantes sur le moment, des choses qui lui tiennent à cœur et qui finissent par donner un sens à cette difficulté à tourner la page.En bref, c'est un roman jeunesse très touchant sur le deuil et de l'une des façons dont il peut être vécu. Ce n'est pas décrit dans tous les détails et ce n'est que sur deux mois de vie mais les émotions sont, dans l'ensemble, très intenses.