Chroniques des secondes heures de Tanglemhor, par Azaël Jhelil

Par Rhavanielle


RésuméRejeté de tous, Krûl le semi-lacertys est devenu le prophète du dieu de la Vengeance pour tous les opprimés des cités du Bassin ctasharre et des terres indomptées du Grand Aghar. Ayant libéré par le fer et la sorcellerie les nations en colère, il règne sur un empire à la mesure de sa rancœur. Par la puissance de ses légions et le contrôle exercé par ses prêtres, le Premier vindicateur – dont la rumeur prétend même qu’il commande aux démons – impose désormais sa loi à ceux qui, jadis, l’avaient humilié. La répression est impitoyable...
Les peuples « libres » apprennent à leurs dépens que la vengeance est la plus lourde des chaînes. Il ne reste plus à l’empereur du Levant qu’à soumettre le duché de la Marche, dernier flambeau d’une résistance à l’agonie.

Collaborer ou résister ? Rester neutre ? Rebelle ou bandit ?
Question de point de vue. Au cynisme des uns s’oppose le courage des autres. Seule la déesse de la Folie se rit encore du dieu de la Vengeance. 

Je tiens tout d'abord à remercier Azaël pour sa confiance et sa gentilesse, et pour son ouvrage, foutu condensé d'originalité, bestiaire & bestial !
Nom d'un myrmidon.
Comment peut-on avoir autant d'imagination ? Ça me sidère. Et comment les maisons d'éditions peuvent-elles passer à côté de telles merveilles, d'un tel manuscrit ? Ça aussi, ça me sidère. Parce que l'Oeuf de Tanglemhor, c'est (de base) une jolie briquette de 800 pages, aujourd'hui découpée en plusieurs volumes, et ce afin d'éviter les malaises consécutifs à une mise en apnée de sauvegarde : qui n'a jamais retenu son souffle à l'approche de la mort d'un personnage apprécié, imaginant que ça allait peut-être le sauver, comme si l'auteur de cette fourberie allait vous prendre en pitié ? Manque de bol (ou véritable chance) Azaël n'en possède absolument aucune, de pitié.
                     Depuis l'aube des temps, les lûëndi avaient constaté trois choses : la première était que l'union faisait la force, la deuxième, que les grands courent très mal en zigzag et la troisième, qu'une artère fémorale saigne autant qu'une carotide.

                     J'ai crié, mordu (ou presque) ma liseuse, battu des jambes, des bras, des mains, avec des petits moulinets paniqués, ulcérée que j'étais par les retournements de situations absolument imprévisibles et en cascade ! Et alors pas de censure ni de pincettes. Soumets-toi au règne du prophète, ou crève. Et bon sang : c'est la force même de ce récit ! L'aura du Chevalier parfait et intouchable... Mais, tu ris ou quoi ?! Pas de ça ici ! On parle de l'armée de Krûl, prophète du dieu de la Vengeance & du grand Dévoreur ! Ton chevalier, il lui bouffe le coeur.
Mais tu sais ce qui rend ce livre encore meilleur ? La narration, presque autant que les personnages que l'on découvre à tour de rôle (et souvent lors de cocasses situations !), mais également la qualité et la richesse du vocabulaire utilisé, l'humour (absolument grisant entre deux coups de lame !) et tant de choses encore ! Les petites joutes verbales, absolument succulentes !, le dynamisme qui nous pousse à vibrer - que dis-je, à suer et trembler de concert avec nos protagonistes, au rythme des tambours de guerre et du sang encore chaud, inondant le pavé. Et bon sang, on en parle de ce monde, des Terres du Levant ??
                 Je résiste. Je résiste mais je ne sers aucune autre cause que la mienne. Car toutes les grandes causes finissent par être accaparées par des ambitieux, des politiques, qui aussi bien intentionnés qu'ils soient, finissent immanquablement par rétablir les lois de la faim, du mépris, de la suffisance, de l'injustice.
                          Et que dire de l'intrigue (élaborée sans jamais tomber dans l'inexorable complexité !) mais surtout de la quête qui se dessine dans ce premier volume, si ce n'est qu'elle sent bon (ou qu'elle empeste, tout dépend du point de vue après tout...) la Folie ? C'est succulentLes Terres du Levant sont à l'agonie, et tout repose sur les épaules de nos protagonistes sur lesquels l'ombre de la main du dieu de la Vengeance plane... silencieuse, vicieuse... traitresse
L'Oeuf de Tanglemhor, c'est une épopée médéviale et fantasy sanglante qui ne pourra que ravir les fans du genre, ainsi que les lecteurs les plus avertis. C'est une véritable pépite aux rebondissements, à l'action, aux personnages, et au monde !, d'une richesse et d'une qualité insoupçonnée, absolument époustouflante.Ne pas le lire, c'est passé à côté d'un véritable trésor.
VIT MA HAL !