Ça y est, le run de Tom King sur la série Batman touche à sa fin avec ce quatre-vingt cinquième épisode. Mais, nous le savons ce n'est pas véritablement une conclusion mais le début d'une nouvelle ère...
...En même temps, pour qu'il s'agisse d'une conclusion, il faudrait que cet épisode en ait la saveur. Au mieux, c'est un trompe l'œil mais, à mon avis, King s'est empressé de ranger ses jouets afin que cet épisode fasse office d'une fin de son run sur sa série.
Le problème est que ce dernier numéro ne conclut pas grand chose parce que tout se mélange dans une structure alambiquée mais, pour le coup, donnant un rythme intéressant à l'épisode - même s'il est parfois anti-climatique. Tout est réglé à la va-vite : la relation entre Batman et Catwoman est relancée de manière abrupte sans que nous ayons l'impression que Selina ait été amenée à changer d'avis ; la rédemption de Gotham Girl est faite hors-champ et elle est pardonnée de tous ses crimes sans aucune raison évidente ; et Thomas Wayne est sorti illico-presto dans une scène de fan-service alors qu'on sent que le scénariste voulait quelque chose chargé en émotions.
Parce que je vois ce que King entreprend - et j'adhère même aux principes - avec l'idée de mettre Bruce en costume face à son père visage dévoilé répondant à leur dernier face à face pendant lequel c'était l'inverse. L'autre idée, celle de montrer que Bruce peut être Batman et heureux, est franchement excellente mais je trouve que le parcours entre le numéro 50 et celui-ci ne semblait pas être celui d'un homme qui doute de son bonheur. Ça aurait pourtant été une très bonne idée d'appuyer sur ce fait, mais cela n'a été qu'à peine effleuré.
Certains diront que cette sensation de précipitation en fin de run est due au changement de plan de DC. En effet, King devait écrire 100 épisodes de la série mais l'éditeur a décidé autrement : la fin de sa saga se jouera dans la maxi-série Batman and Catwoman - et ce numéro ressemble plus à un prologue de cette maxi-série qu'une véritable fin. Je vais être franc, je ne suis pas certain que cela aurait été très différent parce que cet épisode ressemble beaucoup au run en entier : de bonnes idées, un enrobage superficiel et un traitement qui aurait pu être meilleur si King privilégiait le fond de la forme.