June n’a rien d’une Working Girl. Cette illustratrice freelance trentenaire n’est pas du genre à attaquer une journée de travail pied au plancher. Cool, décontracté, sans prise de tête, c’est son style. Fainéante diront certains. Procrastinateuse professionnelle pour d’autres. Elle-même le reconnaît, elle n’est pas un exemple d’efficacité. Elle traîne au lit, prend une pause après le petit déjeuner, bâcle les boulots de commande pour mieux glander en fumant comme un pompier. Son hygiène de vie laisse à désirer, son frigo est aussi vide que son compte en banque et sa vie sentimentale un désert sans fin. Le Pérou quoi !
Une journée dans la vie de June tient dans ces 100 pages. Comme elle le dit sur la 4ème de couv, il n’y a « pas de quoi en faire un bouquin ». Ou alors vite fait, en survolant chaque heure et chaque non-événement qui règle son quotidien. Du réveil au coucher nous suivons donc la jeune femme chez elle, chez ses parents, avec une copine et en soirée. Pour en arriver au même constat qu’elle, à savoir que si sa vie était adaptée en film, ça ressemblerait sûrement à un documentaire d’Arte sur les amibes.
Le format de gag en trois cases est similaire aux strips à l’américaine (Snoopy, Garfield…), même si le rajout d’un titre à chaque page permet une disposition en carré. Le dessin est simple, les décors minimalistes et la lisibilité maximale. Fabcaro est au scénario et j'avoue que je l'ai connu en meilleur forme. L'autodérision est bien présente mais l'absurde beaucoup moins et certaines chutes tombent franchement à plat. A noter que l’auteur de Formica joue son propre rôle et se dessine lui-même dans quelques cases (inutile de préciser qu’il n’y est pas à son avantage).
Un album léger, sans prétention, qui dresse sous le vernis de l'humour le portrait pas vraiment passionnant d’une trentenaire un peu paumée et sans véritable ambition. La lecture est loin d'être déplaisante mais je ne suis pas certain qu'il m'en reste grand chose d'ici peu.
Hey June d’Evemarie et Fabcaro. Delcourt, 2020. 104 pages. 9,95 euros.
Une journée dans la vie de June tient dans ces 100 pages. Comme elle le dit sur la 4ème de couv, il n’y a « pas de quoi en faire un bouquin ». Ou alors vite fait, en survolant chaque heure et chaque non-événement qui règle son quotidien. Du réveil au coucher nous suivons donc la jeune femme chez elle, chez ses parents, avec une copine et en soirée. Pour en arriver au même constat qu’elle, à savoir que si sa vie était adaptée en film, ça ressemblerait sûrement à un documentaire d’Arte sur les amibes.
Le format de gag en trois cases est similaire aux strips à l’américaine (Snoopy, Garfield…), même si le rajout d’un titre à chaque page permet une disposition en carré. Le dessin est simple, les décors minimalistes et la lisibilité maximale. Fabcaro est au scénario et j'avoue que je l'ai connu en meilleur forme. L'autodérision est bien présente mais l'absurde beaucoup moins et certaines chutes tombent franchement à plat. A noter que l’auteur de Formica joue son propre rôle et se dessine lui-même dans quelques cases (inutile de préciser qu’il n’y est pas à son avantage).
Un album léger, sans prétention, qui dresse sous le vernis de l'humour le portrait pas vraiment passionnant d’une trentenaire un peu paumée et sans véritable ambition. La lecture est loin d'être déplaisante mais je ne suis pas certain qu'il m'en reste grand chose d'ici peu.
Hey June d’Evemarie et Fabcaro. Delcourt, 2020. 104 pages. 9,95 euros.